Rin avait une promesse à tenir et un Evoli à s’occuper. Mais en tant que scientifique, elle avait un emploi du temps bien chargé et des obligations à tenir. Alors voilà, Rin a pensé que pour tenir la promesse qu’elle avait faite à Artyom, celle de bien s’occuper de N°004, il fallait de l’aide. Un pokémon pourrait peut-être faire l’affaire ? Qui sait, alors elle s’était décidé à aller voir la branche trafiquante, de l’autre coté de la base. Elle s’était perdue plusieurs fois dans les locaux, ne connaissant pas bien l’endroit, mais elle avait finit par trouver son chemin.

Bonjour, Camarade, je viens pour un pokémon. J’ai de quoi payer si besoin.

Avait-elle simplement déclaré au gardien des lieux tandis que celui-ci la dévisageait avec surprise. Oh, Rin était connue au sein de la team Stal. Et une partie de sa réputation dictait qu’elle ne sortait que rarement de son laboratoire. Donc cela devait en effet être surprenant. Mais bon, après un bon moment à poireauter, le mec avait finit par hausser les épaules et la conduire à l’intérieur.

Il te faut quoi, exactement ?

Avait-il demandé tandis qu’il inspectait les cages pour vérifier l’état de la marchandise. Rin avait donc exposer son problème et le mec avait tiré une drôle de gueule. Sans doute parce que quelqu’un qui traite les pokémons comme de la merde ne s’imagine pas en adopter un pour prendre soin d’un autre mais bon. Il avait à nouveau haussé les épaules en emmenant Rin du coté des pokémons Psy. C’était plutôt bien trouvé, les pokémons Psy étaient connus pour leur intelligence, nulle doute qu’elle allait trouver son bonheur ici.

Si t’en veux un vraiment tout doux, j’ai celle-là. J’suis pas sûr qu’elle serve au combat vu qu’elle est trop bonne Repoi mais je pense qu’elle serait utile, même pour t’aider au labo. Fin’ j’imagine, j’sais pas trop en quoi consiste ton job.

Rin avait observé le pokémon concerné avec curiosité. Un Nanméouïe chromatique dissident. Hum, oui. Cela pouvait faire l’affaire. Mais tout d’abord, il fallait effectuer un premier contact. La jeune femme avait apporter quelque sucreries pour sympathiser avec le futur N°006 de son équipe.

Vous pouvez ouvrir la cage, je suis prête.

Et bien, et bien… ! Drôle de premier contact mais Rin ne pouvait pas attendre mieux, c’est un doux sourire qui se dessine sur ses lèvres tandis qu’elle caresse la tête du pokémon l’étreignant avec douceur. Quelques sucreries sont données et la pauvre Nanméouïe se précipite dessus, ce qui, par contre, fait froncer Rin des sourcils. Elle vérifie l’état de santé du petit pokémon puis celui des autres pokémons des cages alentours avant de se tourner vers le sbire qui semble responsable de l’endroit, son air est sévère. Elle ne pensait pourtant pas s’indigner pour ça un jour mais il faut croire qu’Artyom déteint sur elle.

« Vos pokémons sont en sous-nutrition, quelle que soit leur utilité future ils méritent un bon traitement. » Le sbire s’apprête à dire quelque chose mais elle le stoppe d’un geste de la main. « Oh, je connais la méthode d’affamer les pokémons pour « mieux les faire combattre », c’est une sottise. J’en informerait Monsieur Tolstoï, vous aurez sans doute de ses nouvelles. »

Oh, Tolstoï pouvait se montrer récalcitrant à l’idée d’agir sur de tels « détails » mais elle était persuadé qu’avec l’aide d’Artyom, elle pourrait faire pencher la balance en son avantage. Oh, sinon, il allait l’entendre ! Elle sent soudain une petite main se serrer dans la sienne et baisse le regard, Nanméouïe semble avoir sentit sa colère et est venue se coller contre elle en lui prenant la main comme pour la consoler. C’est dans sa nature, la petite essaye de l’apaiser de ses émotions négatives.  Cet acte d’affection lui vaut quelques caresses ainsi que d’autres sucreries. Mais ce qui est sûr, c’est qu’une fois dehors, N°006 aura le droit à un vrai repas !

Elle s’éclaircit finalement la gorge avant d’ajouter d’un air sobre.

« Vous êtes cependant de bon conseil concernant le tempérament des pokémons et sur leur utilité potentielle, je noterais cela dans mon rapport. Vous devriez vous en sortir avec une simple mise en garde. »

« Mais-… ! »

Un nouveau geste de la main pour le faire taire, elle dépose la somme convenue sur le bureau du sbire et se dirige vers la sortie, épaulant la petite Nanméouïe affamée. Oh, nul doute qu’Artyom entendrait parler de ça dès qu’elle aurait l’occasion de le voir – sans doute cette après-midi même. Quand à Tolstoï, il pouvait abandonner l’idée de vivre sa vie tranquillement jusqu’à ce qu’il daigne agir pour le bien-être des petits êtres enfermés dans ces cages déjà trop petites pour eux.