Ruvim n'était même pas au courant de l'évènement. C'est en voyant ses petits protégés hésiter à y aller qu'on lui a présenté la chose. Lui, ne voit pas le problème car dans la nature, des relations de même sexe sont omniprésentes. Mais il peut comprendre que les humains qui réfléchissent trop y voient une déviance. Ils sont cons mais personne ne fera sentir ses juniors comme de la merde un jour qui célèbre la fierté. C'est comme ça que le bonhomme se retrouve à accompagner les jeunots de la team Stal au défilé.

Passe-t-il un bon moment ? Bof.

Entre les multiples couleurs, le monde, le bruit, c'est difficile d'apprécier la marche mais il ravale ses plaintes pour faire bonne figure. Puis les gosses s'amusent et c'est bien là le plus important. Il y a quelques débordements, des mains baladeuses où le daron qu'il est intervient pour tordre le poignet de ceux qui ont eu le malheur de s'en prendre à son groupe. Très vite, il récupère d'autres jeunes qui se sentent en sécurité près du bonhomme.

Dur dur d'en adopter plus qu'il en avait mais il ne rechigne pas.

Il y a bien quelques avances qui lui sont faites, des flyers pour des saunas gays et d'autres soirées après la marche qui lui sont proposées mais Ruvim n'est pas là pour ça. Il décline poliment et se contente de prendre son rôle de parent très à coeur. On lui demande même des câlins, quelques mots d'encouragement, d'acceptation car leurs parents, les vrais, ne sont pas aussi tolérants. Alors il essaye du mieux qu'il le peut, un peu maladroitement, d'encourager cette jeunesse à ne pas avoir honte. Et quand ils le remercient, que ce soit par des paroles ou des sourires, le bonhomme ne peut s'empêcher d'avoir l'impression de faire une bonne action.

Finalement, il est content d'être venu.