I won't say that it was fate

Ft.Anushka Aliokhine

Journée de merde en approche. Anastasia doit faire le tour du Palais Pourpre pour montrer sa présence toute nouvelle à tout le monde, du marketing selon la Tsarine de mes couilles. Alors voilà, après un bon moment à patrouiller à droite à gauche en compagnie de ses sœurs masquées – et après avoir croisé et insulté Igor dans les couloirs aussi, Anastasia se retrouve dans l’entrée du Palais Pourpre. Elle peut souffler quelques instants pendant que Genya s’occupe de… De ses affaires en fait, elle s’en fout.

Alors qu’elle dissocie un peu, elle sent quelque chose lui foncer dans les jambes et sous l’effet de la surprise, elle porte immédiatement la main à son sabre et fait volte-face pour… Retrouver un Skitty très câlin qui se frotte contre ses pieds. Elle reste silencieuse un instant et soupire, aussi soulagée que blasée. RAS, pas de travail en plus pour aujourd’hui – d’un coté c’est aussi décevant de pas pouvoir casser des gueules mais bon. Elle se met donc à caresser le petit – gros - pokémon avec un sourire moqueur.

« Toi, t’as été bercé trop prêt du mur pour venir me voir comme ça. » Ricane-t-elle. « Je sais pas à quel gougnafier t’appartient mais faudrait pas qu’il pointe son nez si il veut pas que je lui casse la gueule. »

Pas le temps d’en dire plus que le dresseur – enfin, la dresseuse – en question se précipite vers elle en engueulant son pokémon. La grande perche fronce les sourcils et toise la demoiselle miniature avant de ricaner légèrement aux excuses de cette dernière. Et dire qu’elle parlait de lui casser la gueule un peu plus tôt, ce serait dommage d’abimer un si beau portrait. Alors elle se contente de reprendre son calme et de hausser les épaules.

« Excuses acceptés, Mam’zelle ! »

Puis la question pour un champion arrive sur le tas et là, Anastasia ne peut s’empêcher d’éclater de rire comme une gogole. Elle s’en frappe la cuisse, même. Et c’est toujours en pouffant un peu qu’elle réponds, pleine d’ironie.

« Vous avez un sacré sens de la déduction, dites-donc ! » Elle se calme et croise les bras, prenant un air fier, un peu crâneur même. « Mais ouais, j’en suis la Capitaine, même. »

Un bref coup d’œil vers Genya qui est loin, assez loin pour ne pas entendre la remarque qui suit.

« Paraît que Belinsky était pas assez lèche-cul avec Mam’zelle la Tsarine alors ils m’ont appelé. Mais ‘voyez, j’suis pas vraiment une pute non-plus donc je pense que c’était une idée de merde. » Elle reprends d’une voix plus forte. « Et vous, z’êtes qui ? Vous m’paraissez assez charmante pour être une Dame de Compagnie mais pas assez conne pour l’être. Donc… ? »

I won't say that it was fate

Ft.Anushka Aliokhine

La petite courbette de la brunette fait bien rire Anastasia. Pour elle, une bonne poignée de main aurait suffit – avec un gant, hein, elle n’est pas non-plus une sociopathe qui utilise son don mortel sur tout ce qui bouge. Enfin, elle lui fait un pseudo-salut militaire bien décontracté en échange et écoute ses présentations avec curiosité pour finalement se retrouver bien dég’ de ne pas avoir été présenté à la demoiselle qui occupe pourtant un poste important.

« Hé beh, z’êtes pas la balayeuse du coin à c’que j’vois. On aurait au moins pu m’dire que vous existiez. » Bougonne-t-elle. « Pour votre sœur… Hum, laissez moi réfléchir… La même mais en coloris blanc avec une poitrine un peu plus grosse, c’est ça ? Ouais, j’la connait, un peu cucul mais pas bien méchante. Enfin, quand même assez intelligente pour foutre Belinsky dans son pieux en tous cas. Vous aussi, z’avez l’air futée mais juste un peu plus coincée. »

Elle se retient de sa remarque bien beauf de dire « j’dirais pas non à c’que vous faisiez comme votre jumelle question foutre un capitaine dans votre pieux » parce que c’est franchement trop beauf pour la demoiselle qui a vraiment l’air à cheval sur l’étiquette. Pour le reste des paroles, elle hausse les épaules et réplique d’un air flegmatique.

« Bah, y’a pas de soucis, Mam’zelle. Votre pokémon, l’est mignon. J’pensais juste que son dresseur était un mauvais blagueur, pas une p’tite brunette un peu perdue comme vous. Z’êtes pardonnée d’office, et le chat rose aussi. » Puis elle ajoute avec une pointe d’ironie. « Et z’avez de la chance de que j’sois la première garde Obsidienne qu’vous croisiez, vous pouvez voir mon p’tit minois, plutôt belle gosse, hein ? »

Elle rigole de sa propre idiotie avant de se reprendre quand Miss Aliokhine la félicite pour son nouveau poste. Elle fait une mine blasée et hausse les épaules.

« Boarf, c’est bien aimable d’votre part mais c’est pas vraiment à fêter au champagne, si vous voulez mon avis. Comme j’dis, la Tsarine a juste besoin d’une pupute à son service, ça m’fais bien chier d’l’admettre mais c’est mon job maintenant. L’seul avantage que j’y vois c’est d’me faire un p’tit nom chez l’sang bleu mais c’est tout. »

Après une brève hésitation qui ne dure pas assez longtemps parce que la bêtise et l’arrogance sont de mise, Anastasia se permets une petite question indiscrète pour laquelle Nastia lui aurait surement roulé dessus pour la réprimander. Mais voilà la Capitaine débarquer sur le sujet comme un Charibari dans un magasin de porcelaine.

« Z’êtes célib’ ? » Demande-t-elle, pleine de flegme et sans honte. « J’veux pas être indiscrète mais z’êtes mignonne. Après, j’comprendrais si vous voulez m’renvoyer chier, hein. J’tente juste ma chance au cas où. »

A voir les yeux arrondis de la jeune femme, on dirait qu’elle n’a jamais entendu parler de relations lesbiennes de sa vie. Ça manque de faire exploser de rire Anastasia qui se reprends bien vite et qui lui adresse un petit sourire un chouilla moqueur mais pas méchant.

« Oh, allez, faites pas cette tête, toutes les dames de la cour, même celle qu’on l’air le plus coincé du cul, elles le font. Sous le nez de la Tsarine, même. »