notes

Agrippina attendait cette lettre avec impatience, lorsqu’elle l’a reçu des mains d’une domestique de la cour, elle est vite partie se réfugier dans ses appartements privés pour lire la lettre avec attention. Il ne faut pas se mentir, elle avait la peur aux tripes, ne sachant quel genre de contenu allait emplir les feuilles qu’elles recevaient chaque jours dans de petites enveloppes sobres passe-partout. Contrairement à elle, son Roméo n’avait jamais été du genre à en faire des tonnes question romantisme, elle ignorait si c’était par choix ou par manque de savoir-faire.

Dans tous les cas, ça lui convenait.

Aujourd’hui cependant, la lettre n’était pas venue seule. La domestique lui avait confié une pokéball, un cadeau d’un amoureux un peu maladroit. Elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre de ce côté. Elle sautillait comme une enfant, heureuse comme pas permit, c’était le premier présent qu’il lui faisait. Alors elle s’était empressée d’ouvrir la lettre d’un geste sec de coupe-papier avant de se plonger dans sa lecture romantique… Enfin, plus ou moins romantique.

Il n’avait jamais été doué pour ce genre de chose, disait-il, mais il essayerait de faire de son mieux. Il la prévenait qu’il aurait peu de temps à lui accorder et que cela le chagrinait particulièrement. Quelques pics amers contre la Tsarine étaient lancés par métaphores habiles, ce qui fit rire la jeune albinos. Et voilà qu’il lui précisait attendre leur prochain rendez-vous avec impatience et qu’en attendant, il lui offrait un pokémon qu’il jugeait approprié à leur relation mais surtout, potentiellement utile en cas de danger. Décidemment, cet homme se plaisait à mêler l’utile à l’agréable.

Une fois sa lecture terminée, elle serra la lettre contre sa poitrine, faisant quelques pas de danses en chantonnant comme une adolescente dans ses premiers émois. Oh, sa paranoïa lui soufflait à l’oreille que ce n’était qu’une illusion, un tissu de mensonge écrit noirs sur blanc. Mais ce mensonge était plaisant et jouer le jeu lui convenait parfaitement.

Une fois qu’il aurait obtenu ce qu’il voulait d’elle, il la laisserait sans doute tomber ou trouverait un moyen de la trahir, comme tous les autres avant lui.

Mais pour l’instant, tout allait bien.

Alors c’est délectée par le mensonge et pleine de curiosité qu’elle saisit cette pokéball pour libérer son habitant. Quel genre de pokémon cela pouvait-il bien être ? Ses mains tremblaient d’excitation mais elle réussit tout de même à actionner le mécanisme de la sphère rouge et blanche.

Quand elle vit la créature contenue dans celui-ci, elle ne put s’empêcher de pouffer de rire. Cet homme était vraiment aussi adorable que maladroit dans ses choix de cadeaux romantiques, décidément…

notes

Une fois son petit fou-rire terminé, la jeune femme se reprends bien vite et observe le pokémon sous tous ses angles, plus qu’intriguée. Elle le trouve tout à fait charmant, ce doit donc être ça, un Pomdorochi, elle n’en avait vu qu’en livre. Dans des illustrations de romans d’amour mielleux à en mourir qu’elle fait semblant de lire pour plaire à maman. Mais celui-là, il n’a rien de romantique… Enfin, ceux-là, c’est un petit groupe de sept têtes de petits dragons qui dépassent d’une grosse pomme bien sirupeuse.

« Sept, hein ? Comme les sept grands péchés d’Arkæ je suppose. » Elle se frotte le menton et finit par lâcher d’une voix amusée. « Peccatum, ce sera votre prénom commun. Quand à toi, tu sembles être le chef, ton nom sera donc Superbia. »

Les autres n’ont pas vraiment d’importance, enfin… Si, ils en ont mais elle n’est pas sûre de pouvoir les reconnaitre d’emblée. Alors « Ira », « Avaritia », « Invidia », Acedia », « Luxuria » et « Gula » sont des prénoms donnés un peu au hasard entre les têtes du dragon qui sortent de leur antre pour venir renifler la main de la jeune femme venue les caresser. Le dragon ne doit pas être habitué à l’affection puisqu’il semble ne pas comprendre le geste d’Agrippina aux premiers abords. Mais il finit par apprécier dans une sorte de ronron draconique.

Rapidement, les têtes du dragons se retrouvent choyés et nourris aux poffins faits maisons. La jeune femme est aux anges, elle adore ce petit – gros – dragon, cadeau d’amour d’un homme un peu maladroit mais bien sincère.

Elle se promets de lui rendre la pareils… Même si pour l’instant, elle n’a pas d’idées précises.