Abandonment issuesSolo Event

Le réveil est difficile mais c’est un mouvement sous la couverture qui fait grimacer l’homme, oh il sait très bien de quoi il s’agit alors quand il ouvre les yeux et tourne péniblement la tête sur le côté, il émet un léger soupir, bougon. Enfin, pas trop bruyant tout de même pour ne pas réveiller Rin qui dort encore contre son épaule. Mais sa main libre, elle, vient bien vite saisir le poignet d’Artyom. S’en est presque marrant que le militaire se laisse surprendre à chaque fois car c’est devenu une habitude.

Permission refusée… Souffle-t-il, encore ensommeillé.

Mais franchement… Laisser cet abruti se resaper en douce pour se casser tout aussi discrétos, c’est pas très romantique pour la Saint Valentin. Bien qu’Ilya ait bien remarqué que son con préféré ne connaissait pas le concept. Il peut lui accorder quelques petites erreurs et fautes de gout, certes, mais pas pour ça. Alors, pas vraiment réveillé, il tire un peu sur le poignet de son compagnon pour le faire revenir sous les couvertures douillettes. Ce dernier hésite un instant avant de se laisser faire docilement et de reprendre sa place sous les couvertures.

Inutile de lui rappeler que c’est le jour de la Saint-Valentin, hein. Il ne connait pas le concept de base et serait capable de dire que, passé minuit, ça ne compte plus. N’en déplaise à cet idiot d’Artyom, il va devoir avoir une nuit « normale », oh, Ilya n’est pas con non-plus, quand on a été militaire pendant la moitié de sa vie, voir plus, une nuit « normale », c’est un peu compliqué. Mais bon, lui ça lui va, sa compagne endormie contre lui tandis qu’il lui passe une main protectrice au creux des reins et le visage enfouis contre le creux de l’épaule de son compagnon, tandis qu’il sent les mains de se dernier essayer de l’enlacer timidement comme pour se faire pardonner.

Il ferme les yeux et se colle un peu plus à ses deux compagnons. Un véritable Chacripan en manque de chaleur corporelle, on pourrait dire. Juste une légère grimace de douleur qu’il met sur le compte des activités de la veille – ces deux cons n’y sont pas allés de main morte, il faut dire – puis il se permets la détente totale. Cependant, il l’attends calmement, la question murmurée d’Artyom qui lui demandera combien de temps il doit encore rester là, lui et ses foutus exercices militaires matinaux.

Jusqu’à ce que Rin se réveille. C’est tout.

Ilya aimerait bien lui expliquer, de temps en temps, que se réveiller seul, ça lui fait plus mal que ça ne devrait. Mais il n’aime pas parler de son passé, alors il fait juste mine d’en rire. Il sait que Rin et Artyom ont leur propre vie et ne veut pas qu’ils deviennent ses domestiques ou ses Ponchien bien sages. C’est pour le bien de tout le monde, finalement, il peut bien endurer un réveil solitaire. Ça lui donne même l’occasion de verser quelques larmes à l’abri de tous. D’ailleurs, ce n’est que lorsqu’Artyom lui demande si ça va en quelques murmures qu’Ilya se rends compte qu’il pleure comme un idiot.

Il rester silencieux un instant, serrant un peu plus Rin contre lui tout en se collant contre Arty. Non, évidemment que ça ne va pas, ça n’est pas allé bien depuis… Une image fugace du visage de sa mère tandis qu’elle lui chantonne quelques berceuses Stranaïtes et lui caresse doucement les cheveux. Cette pensée est aussi douloureuse que répulsive et il se mords les lèvres à s’en faire saigner celle du bas.

Il ne laissera personne lui prendre ce qu’il a de plus cher, ses deux compagnons.

Mais il doit bien répondre à ce pauvre Artyom qui le voit maintenant saigner de la lèvre inférieure.

Ça va… Ne t’inquiètes pas pour ça, je suis juste fatigué…  

Le militaire semble pensif un instant. Ilya a dû lui répéter cela tellement de fois qu’il doit penser que son pauvre amant et supérieur est toujours fatigué, H24, sans répit. Il n’aurait pas tort. Après un long moment, Ilya finit par se sentir somnolent de nouveau. Juste quelques murmures avant de se laisser entrainer dans les limbes d’un sommeil sans rêve.

Reste au moins jusqu’au lever du jour… Souffle-t-il avant d’ajouter d’une voix plus absente. Ne m’abandonne pas, s'il-te-plaît…