Be nice, stay quiet

Personne de présent, comme prévu : seul la présence de sa cible, au lit et en train de se reposer, était à constater. Cible qui semble avoir vite remarqué la présence du militaire, déposant son livre sur le côté pour parler d’autographe et autre… Ah, c’est vrai, c’est un.e champion.ne. Il l’avait presque oublié, jusqu’à se rappeler des mots des autres collègues qui l’avaient renseigné.

Mais face à ces paroles… Artyom ne réagit pas. Son regard bleu clair reste posé dans celui de Yuri, avant d’enfin briser le silence de son côté.

- … Je ne suis pas là pour ce genre de choses.

La réponse est aussi froide que son regard, qui ne lâche pas un instant lea pauvre Yuri. Il avait une mission, et ne voulait pas perdre de temps avec ce genre de choses inutiles à ses yeux… il ne comprenait pas vraiment l'intérêt d’un autographe, à vrai dire. Peut-être que quelqu’un lui expliquera, un jour- mais pas maintenant.

- Les lettres. Je dois les récupérer.

Pas de douceur, pas de contexte : Artyom pense que sa cible sait déjà de quoi il parle… après tout, des lettres, il n’y en avait pas des tonnes dans le navire ; en tout cas, c’est ce qu’on lui a dit. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’il est déterminé à ne pas partir d’ici tant qu’il n’aura pas ce qu’il veut : le militaire reste immobile, attentif, silencieux… c’est clair qu’il est vraiment là pour le boulot, pas pour discuter. Enfin, si cela peut “rassurer” sa cible…

- … Je les récupère, vous ne dites rien de ce que vous savez aux rangers, et je partirais.

Oui, il a de l’espoir le militaire : mais bon, il veut éviter de traîner plus longtemps ici et faire couler du sang inutilement. Dommage qu’il n’ait pas le skill nécessaire en social pour être rassurant là-dessus.

Be nice, stay quiet

Il est attentif, le Artyom. Il n’ignore pas ces coups d'œil jetés aux Pokéball non loin de sa cible, ce regard sincèrement confus en parlant des lettres avant que la réalité ne lui revienne… cette fausse surprise pour essayer de le dérouter. Le militaire est habitué, à force de missions et d’infiltrations, à devoir décortiquer les émotions sur le visage des gens. Pas qu’il ne comprenne toujours le pourquoi du comment, mais est-ce si important lorsqu’il y a plus important à faire ?

- Yuri Potiomkine.

Son regard se plisse tandis qu’il prononce le nom de lea champion.nne, l’impatience et l’irritation pouvant presque être aperçue dans ce changement d’air très léger… Artyom n’aimait pas jouer à ce genre de jeux, surtout lorsqu’il voulait que tout se passe bien. Il ne tire aucun plaisir à faire souffrir les gens de quelconque manière, et voir sa cible jouer ainsi va contre tout ce qu’il espérait.

- … Je n’ai rien à gagner à vous attaquer. Vous n’avez rien à gagner à mentir et aggraver votre cas.

Et si cela ne suffit pas à arrêter son petit jeu… alors peut-être que le Glock qu’il cachait sous son manteau et qu’il sort, pointé immédiatement sur sa cible sans même trembler, pourrait peut-être devenir un meilleur argument de ne pas jouer avec lui et de ne pas essayer d’utiliser ses Pokémon pour se dépatouiller de là.

- Où sont les lettres ?

Ce n’est plus une question, à ce stade ; c'est un ordre de les lui remettre qui est prononcé plus qu’autre chose. Être encore ici à ce stade est une perte de temps déjà trop grande pour ce que cette mission aurait dû être, et Artyom ne peut se permettre de rester ici trop longtemps. Les gens infiltrés font déjà de leur mieux pour empêcher le militaire d’être dérangé, qui sait combien de temps ce calme pourrait durer… Et honnêtement, un bain de sang est la dernière chose que l’homme froid veut.

Be nice, stay quiet

Un simple geste des mains est fait de la part de Yuri, si l’on met de côté le choc face à l’arme à feu braquée directement vers sa forme ; mais Artyom y est trop habitué pour se sentir mal, pour réfléchir plus loin à son action. Un militaire doit obéir, pas réfléchir, sauf si c’est pour faire avancer sa mission. Malheureusement, va savoir si c’est la panique ou du désespoir, mais lea champion.ne continue de s’enfoncer dans des mensonges inutiles, qui ne font que faire perdre patience au militaire… enfin, bien qu’il ne le montre pas directement.

Une demande lui est faite, celle de baisser l’arme ; mais sa main tenant le Glock ne bouge pas d’un pouce. Au contraire… Artyom prend la décision d’approcher, de garder l’arme pointée tout comme son regard bleu sur Yuri, tandis qu’il se déplace sur les côtés et s’approche un peu plus de la cible, mais toujours avec une légère distance de sécurité.

- Personne n’est sorti de votre chambre avec les lettres.

C’est dit avec toute l’assurance du monde… mais c’est ce que les infiltrés ici lui avaient dit. Et si il n’y avait vraiment plus les lettres… mentir là-dessus serait à leur détriment, donc personne ne gagnerait à mentir à Artyom, qui veut juste faire sa mission.

- Apportez-les moi. Je ne me répéterai plus.

Perdre encore plus de temps n’était vraiment pas possible à ses yeux, même s’il était encore en sécurité. Artyom ne veut pas décevoir Tolstoï… et même Rin, qui aurait apparemment un lien avec, même s’il n’est pas exactement au courant des détails. Donc, il devait s’assurer qu’elles reviennent dans un lieu en sécurité, pour la Team… quelque soit les dangers à affronter.

Mais… une partie de lui, une petite partie qui voit bien le choc de Yuri avec cette histoire d’arme sortie, ne peut s’empêcher de quand même vouloir se montrer “rassurant”, en espérant que cela puisse… adoucir la situation pourtant grave. Peut-être espérer que cela accélère les choses…

- … Ces lettres sont trop importantes pour que quelqu’un d’innocent à la situation puisse les garder. Je ne veux pas faire couler du sang inutilement. Soyez raisonnable, gardez ce que vous avez vu pour vous. Soyez silencieux.se face aux rangers, et plus jamais vous n’aurez à me croiser.

Après tout… si Yuri reste sage, le militaire n’aura plus jamais à lea menacer. Et c’est tout ce qu’il veut, le militaire. Mais il ne veut pas montrer plus de faiblesse, ses paroles le sont déjà trop ; son air reste strict et concentré, attentif à la suite, espérant qu’enfin sa cible soit raisonnable... surtout que du coin de l’œil, il voit du mouvement à la fenêtre- son Cornèbre est venu pour vérifier derrière la vitre que son dresseur va bien, et voir si le SOS doit être envoyé aux alliés.

Be nice, stay quiet

Il s'était approché, et voyait bien les tremblements provoqués chez Yuri, mais le militaire ne pouvait baisser l'arme. Des tentatives de rassurer sont faites, en vain, et lea champion.ne n'hésite pas à le lui faire savoir... même si apprendre la nouvelle ne surprend absolument pas Artyom, qui ne laisse échapper qu'un très léger soupir avant de répondre brièvement.

- ... Je sais.

Ce n'est pas la première fois qu'il essaie, vraiment. Mais lorsqu'il sourit, il fait peur... lorsqu'il essaie d'être sincère et d'aider à sa façon, il fait tout autant peur... Artyom essaie quand même malgré tout, malgré les échecs. Les Pokémon sont plus simple à approcher et communiquer avec que les humains, en tout cas pour lui.

Un instant, sa méfiance grandit lorsque Yuri se met à se mouvoir ; mais il remarque bien vite que c'est enfin pour lui obéir... et enfin, le militaire se calme et se détend un peu plus. Artyom se permet cependant de profiter de l'action pour vérifier aussi qu'aucune lettre n'est omise du lot récupéré, par précaution : mais il ne verra rien d'étrange sur le moment, et se contentera de croire au moins sa cible sur ses mots. L'arme est enfin rangée, doucement, avant qu'il vérifie rapidement que c'est bien les bonnes lettres- et les noms dessus ainsi que l'écriture suffisent à le convaincre que c'est pile ce qu'il cherchait.

- ... Merci.

Un simple remerciement avec un rapide regard dans les yeux de Yuri, et le militaire commence déjà faire son chemin vers la porte de sortie- il se permet juste de faire une pause pour faire quelques signes de main au Cornèbre derrière la fenêtre, un petit message codé pour lui dire de le rejoindre ailleurs... et pour sa cible, quelques dernières paroles.

- Votre silence face aux rangers sera votre seul garantie pour cela.

Après tout, si Yuri ne se mêle pas à tout cela... Alors ils n'auraient aucune chance de se revoir. Artyom en est convaincu. Et il espère que Yuri sera assez mature pour le comprendre et l'accepter. Il n'était plus à un ennemi près, mais éviter d'en rajouter sur son dos lui serait bénéfique... et le militaire se permet de partager vocalement l'espoir de ne plus se voir, juste avant de s'éclipser.

- ... J'espère de même. Bon rétablissement.

Oh, il n'était pas obligé de le dire- mais il reste poli, même si ce n'est pas le genre de chose que quelqu'un dans son rôle dirait. Enfin, qu'attendre de plus d'Artyom ? Le militaire finira enfin par quitter la salle sans plus discuter, se contentant de se tirer de l'hôpital en vitesse et de repartir au plus vite pour la base Stal : mieux vaut ne pas faire attendre plus longtemps monsieur Tolstoï et Rin...