All Rangers Are Bastards

- Courage, camarade. Bouger nous réchauffera. Et être efficace nous fera rentrer plus vite au chaud.

Voilà encore une tentative d’Artyom pour rassurer sa pauvre collègue… une tentative totalement éclatée, hein, mais c’est l'intention qui compte. De toute façon, le militaire était connu pour être inutile lorsqu’il faut soutenir les gens et leur moral, mais il essaye. Heureusement qu’il est plus efficace pour suivre sa mission, à savoir récupérer au plus vite tous ces Pokémon pour les ramener à la base au plus vite. Oui, il fait froid. Oui, Arty aussi se les gèle, mais d’un côté, à force de vivre dans la toundra, on gagne une certaine résistance. Et quand on a appris à agir comme un soldat parfait, on ferme sa gueule pour pas attirer l’attention et rester attentif.

C’est peut-être ce côté-là qui l’a aidé à remarquer le danger plus vite qu’Ira, et donc l’aider à se mettre à couvert avant de se faire choper. Une saloperie de ranger, évidemment… ils ne peuvent être tranquilles nulle part, apparemment. Artyom songe à un plan- malheureusement, niveau Pokémon, le militaire ne pouvait pas vraiment aider… et Ira semblait de toute façon gérer d’une façon ou d’une autre. Et puis, soyons franc…

Quand le militaire a vu comment les simples mots du ranger font réagir salement Irida, clairement, il y a des combats qu’il devrait lui laisser pour qu’elle se défoule comme elle l’entend. Ça, et éviter de s’en prendre une accidentellement au cas où ça veut se maraver salement.

De toute façon, réagir ou pas, ce n’est pas comme si on lui laisse le choix : cet andouille est tellement à fouiller dans ses affaires qu’un petit groupe d’Évoli en sortent des Pokéball tombés au sol, et manque de chance, ces adorables Pokémon viennent en direction d’Arty… qui est pétrifié par toutes ces adorables boules de poils qui l’approchent. Bordel, sans même le savoir, le petit con de ranger avait touché dans un point faible du militaire : son manque de résistance pour ce qui est mignon.

Son regard méfiant et froid s’adoucit au fur et à mesure que les Évoli l’approchent, et ça ne s’arrange pas alors qu’ils viennent… le câliner, lui offrir de l’attention : bref, la totale pour faire fondre le cœur du militaire, qui se sent presque à la merci de ces créatures.

… Un instant, il se demande s’il n’est pas au paradis. Ces boules de poils le feraient presque autant fondre que sa Poussacha, Svyazat, qui raffole aussi d’attention et de câlins… La question de voir Rin déguisée en Évoli se poserait presque pour voir si cela le rendrait plus attendri, tiens. Reste qu’il est en train de se surprendre à jouer et câliner les Évoli, sur fond d’Irina qui insulte le ranger et lui promet de lui faire subir les pires souffrances avec son Chapignon qui castagne du Togekiss.

Une journée normale à Strana.

Enfin bon… c’est quand il voit Ira voler avec l’attaque du Togekiss qu’enfin le militaire se réveille de ce piège adorable : il dépose un Évoli qui avait grimpé sur sa tête pour jouer avec ses cheveux sur le côté, et leur murmurer quelques paroles avec toute la douceur du monde avant de retourner sur le terrain.

- … Vous méritez quelqu’un qui ne vous mette pas de côté. Je vais vous aider, mais je dois d’abord aider mon alliée.

Et par aider et retourner sur le terrain… comprendre Arty qui utilise sa formation militaire pour ramper au sol vers les Pokéball au sol non loin du ranger, les récupérant sous le regard de la troupe d’Évoli adorable ; et c’est lorsque le ranger se rend compte qu’enfin il est dans la merde, qu’Ira lui fait comprendre qu’il devra dégager s’il tient à sa vie…

Il sent deux mains larges agripper ses épaules, il tourne la tête et-

BAM !

Coup de boule d’Arty qui met KO le gars. Oh, il survivra. C’est juste un peu beaucoup overkill mais le militaire ne veut rien risquer, surtout si le ranger tente de se casser pour rameuter ses alliés. Du coup… Le ranger est au sol, inconscient, tandis que le militaire le regarde quelques instants (durant lesquels la troupe d’évoli revient vers lui pour lui tourner autour et monter sur ses épaules et sa tête) et voilà qu’enfin, son regard bleu vient se plonger de celui de son alliée après un petit instant de silence.

- … Nous devrions partir. Je ne vois pas d’autres Pokémon ici. D’autres rangers pourraient venir. Et… je ne veux pas que les Pokémon ici présents ne meurent de froid.

Merci Arty pour cette remarque intelligente, tiens. Mais soldat parfait qu’il est, il veut s’assurer que tout est bon pour son amie et qu’elle n’ait pas d’autres ordres à donner avant d’y aller- tout en montrant de l’inquiétude pour les immaculés attrapés ainsi que les Évoli “empruntés”.

All Rangers Are Bastards

A la question d’embarquer la jolie troupe d’Évoli avec eux, c’est un hochement de tête rapide mais clair qu’offre Artyom à Irina : oooh oui qu’ils les prennent tous. Le militaire trouvera quoi en faire, mais il n’allait pas abandonner ces adorables boules de poils dans les mains d’un idiot de ranger incapable. Non, ils méritent d’être aimés comme il se doit.

Et en parlant de ça… c’est donc Artyom qui s’occupe de vérifier quelle Pokéball appartient à qui dans le lot ; ça prend un peu de temps, surtout avec tous ces Évoli qui continuent de vouloir jouer avec lui et très clairement, le militaire avait beaucoup de mal à résister, leur offrant quelques patpat et caresses dans leur pelage tout doux par moment et leurs glissant quelques petits mots pour les chouchouter et tout ce qui va avec. Mais la remarque d’Ira à propos d’en faire des plaids ?

Oooh, il ne comprend pas les degrés d’humour, de communiste- et si les regards peuvent tuer, sûrement qu’Ira serait prisonnière instantanément d’un bloc de glace. Pas besoin de mots quand les actions suffisent…. mais heureusement qu’elle reste son alliée. Sinon, peut-être qu’un coup aurait pu partir.

Mais bon, Tolstoï ne serait pas content, alors il se retient et rassure ses amis Évoli à la place. De toute façon… il faut partir rapidement. Artyom se hâte de ranger les dernières affaires et Pokéball importantes, rappellant les Évoli dans les leurs en disant qu’il va les ramener en sûreté- et hoche quand même la tête pour acquiescer la demande d’Irina. Ça ne le dérange pas, et il est habitué à travailler seul ou dans le froid. Démarrer cette bicoque ne sera pas un problème, il sera patient- et quand celle-ci est prête à partir, Arty se chargera de la diriger, en faisant tout son possible pour ne pas déranger son amie dans son sommeil.

Il a hâte de pouvoir se mettre quelque part tranquille dans la base et aller câliner ces Évoli avec ses autres Pokémon…

All Rangers Are Bastards

Le chemin se fera tranquillement, sans encombre. L’embarcation tient la route, Artyom arrive à guider celle-ci à bon port, et au moins, Ira aura son repos mérité. Ils se dépêchent et peuvent enfin donner la cargaison à celui qui doit la recevoir, un type pas commode- mais bon, ça, des types comme ça… il y en a toujours. Arty a appris à s’y habituer et juste ne pas faire attention. Même si sa manière de parler ainsi des Pokémon ne lui plaît guère, il prend sur lui et laisse Ira essayer de raisonner l’autre gars- sans succès, le type s’énerve juste et repart avec le reste, en laissant lui, Irina et les deux pauvre Pokémon frigorifié avec eux.

…

- … Imbécile.

Rare étaient les fois ou Artyom s’exprime ainsi, juste pour dire ce qu’il pense des gens- donc là, il devait vraiment se retenir depuis un moment de ne pas s’énerver pour ne pas tout foutre en l’air. Au moins, Irina partage son point de vue là-dessus… mais en attendant, reste que ces deux Pokémon ne peuvent être abandonnés. Et Ira n’attend pas, elle en propose un à son collègue- plus exactement, l’Axoloto immaculé qui frissonne de froid et le regarde avec des yeux tout grands tout tristes.

…

Artyom ne peut résister. Doucement, il s’accroupit, récupère le petit Pokémon et le prend dans ses bras comme pour le réchauffer. Quelques mots sont murmurés pour le rassurer- non, lui ne sera pas laissé à son sort ici. Le militaire allait prendre bien soin de lui.