Il arrivait parois à Cassandre de rejoindre les grandes villes comme Thunduruska ou Magnetongorsk pour faire du bénévolat à la SPP de façon tout à fait anonyme. Cette fois, c’était à la plus grande cité industrielle de Strana que sa mission Stal l’avait mené, accompagné d’Artyom qui avait eut pour consigne de l’escorter jusqu’à l’appartement qui abritait le sbire Stal blessé. Bon, en réalité, il n’y en avait pas qu’un mais l’autre n’avait aucune chance de survie. Cela s’était réglé en une simple piqure pour abréger ses souffrances et accessoirement emporter ses secrets dans la tombe.

Inutile de dire que Cassandre avait mauvaise mine bien qu’il ai été persuadé d’avoir fait la bonne chose, il avait échoué en tant que soignant et cela l’énervait au plus haut point. Il n’avait jamais passé le serment d’Hippocrate – pour une bonne raison – mais cela n’empêchait pas qu’il soit attaché à la vie et au bien-être de ses patients. Alors l’idée d’aller filer un coup de main à la SPP du coin était venue d’elle-même. C’est d’un ton enjoué qui détonnait avec sa mauvaise humeur précédente qu’il avait proposé à Artyom de venir aider quelques pauvres petits pokémons en détresse.

Et… Artyom avait sans doute prit ça comme un ordre car il s’était contenté de hocher la tête, à défaut de pouvoir faire un salut militaire en pleine rue sans passer pour un taré ou ce qu’il était : un soldat de l’armée communiste en cavale. Voilà comment le grand gaillard s’était retrouvé ainsi entouré de Pohm avides de câlins tandis que Cassandre nettoyait énergiquement l’enclos d’un vieux Démolosse qui dormait paisiblement dans son panier. Puis c’est à ce moment que lui comme son camarade avaient entendu le fameux prénom, « Fyodor a encore fait une bêtise ». La phrase était sortie de la bouche d’une bénévole un peu grognonne.

Et Cassandre n’avait pas pu se retenir d’éclater de rire.

Une petite explication rapide avec la rouquine avait suffit à éclairer la situation qui paraissait très compliqué pour Artyom qui paraissait se retenir de confier sa confusion avec Pavlenko. Le Carchacrok immaculé était peut-être aussi vieux que le camarade en question mais c’était bien un Fyodor différent. C’est à moitié effaré que Cassandre avait demandé :



Enfin, pour lui, pas pour le brun qui paraissait toujours aussi paumé mais qui suivit la bénévole et son camarade sans faire d’histoire. Et putain, le Fyodorcrok était presque aussi impressionnant que son homonyme humain. Si l’un impressionnait par sa taille et son uniforme couverts de médailles au point de ressembler à un sapin de Noël, l’autre brillait également de par sa taille (trois putains de mètres) et de par sa carnation dénuée de mélanine.

Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de Cassandre lorsqu’on lui raconta brièvement que le bestiau était con comme une bite. Il attendit tranquillement que la bénévole retourne s’occuper ailleurs pour se tourner vers Artyom avec une tête de sale petit con qui prépare une mauvaise blague.



Question idiote, bien évidemment que non. C’est pour ça qu’il ne laissa pas le temps au brun inexpressif de répondre et croisa les bras en déclarant d’un ton qui ne souffrirait d’aucune objection :



C’était une mauvaise idée mais une idée tellement drôle que Cassandre ne pouvait pas passer à côté. De plus, le pokémon avait beau être un idiot fini, il n’en restait pas moins une créature puissante et impressionnante, potentiellement utile pour la team Stal. C’était certes bâtard de sa part de récupérer un pokémon de la SPP pour la team, mais bon, il venait d’euthanasier un blessé grave aujourd’hui, donc il n’était plus à ça prêt…
         
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Classical Artyom.

Il reste figé, le regard fixé sur le Carchacon et finit par poser la question qui le dévore depuis qu’on a abordé le sujet. Cassandre manque d’éclater de rire une nouvelle fois mais se retient par respect. Il ne peut pas s’empêcher un sourire tordu cependant, enfin, il hausse les épaules pour exprimer son ignorance sur la question… Avant de se rappeler d’un détails que la jeune femme leur a partager.



Ce qui en soi était complètement con, Pavlenko était peut-être un vieux grincheux mais il était tout sauf stupide. Il n’aurait pas survécu aussi longtemps sinon. Une idée nait dans la tête de Cassandre, prendre le vieux pour le Père Castorno est un peu irrespectueux mais il mentirait si il n’aimait pas l’écouter parler de l’ancien régime – principalement pour imaginer un nouveau communisme qui éviterait les erreurs de l’ancien. Puis on crache jamais sur la sagesse d’un ancien, après tout.



Il tourne la tête vers le bureau des adoptions, où la pokéball de Fyodor le Carchacrok se trouve surement. Il ne reste plus qu’à « emprunter » l’identité d’Ivy pour remplir la paperasse – il a toujours ses faux papiers sous la main.



C’est pas vraiment un ordre mais il est presque sûr de retrouver le grand con au même endroit quand il reviendra. Et ça ne manque pas, une fois Fyodor adopté par « Ivy Arseniev », il retrouve Artyom presque au garde à vous devant la cage de Fyodor. Ça le fait rire un peu, gentiment. Un véritable Ponchien ce mec, ça en serait presque adorable, comme un gamin qui essaye de bien faire.



Pas sûr qu’Artyom accepte de l’accompagner dans une supérette, ceci dit. C’est un temple du capitalisme comme un autre après tout. Mais bon, il y a pas deux-cents cinquante façons d’obtenir une bouteille de vodka de nos jours…
         
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Ah, ça… Pour ne pas être gentil pour Fyodorcrok, ce n’est vraiment pas gentil et Cassandre est tout à fait d’accords avec ce fait. Mais bon, quand on voit défiler sur le billard des pokémons plus amochés les uns que les autres, on s’habitue vite à la cruauté des hommes envers eux. Il se contente de tapoter l’épaule de son camarade, la révolution verra naitre un monde plus juste pour les pokémons également, Cassandre en est certain !

Fyodorcrok dans sa pokéball et cette même pokéball accrochée à la ceinture du jeune homme, il est grand temps d’aller faire les emplettes pour acheter les récits du vieux militaire. Cassandre a un peu hâte pour être honnête, il respecte profondément Pavlenko, même si il réprouve également profondément certaines de ses actions. C’est juste que le bonhomme est couillu et ne fait pas semblant quand il s’agit d’être fidèle à ses convictions. On peut au moins lui donner ça, Cassandre l’envie d’ailleurs un peu. Sans ce putain de crush sur Volodya le capitaliste de merde, il serait plus libre d’action. Et sa famille… Il préfère ne pas y penser.

Enfin, facile de se distraire devant le rayon alcool. Si il était bâtard, il demanderait à Artyom de choisir la marque de vodka à prendre mais il se contente de choisir la plus qualitative – ça vaudra jamais celle du Palais Pourpre mais tant pis, pas besoin de jouer au Tsariste pour passer un bon moment entre camarades. Il en profite aussi pour choper de l’Embrochet fumé, du pain de seigle et des petits gâteaux aux baies. La mésaventure de la matinée est presque oubliée. Presque…

Cassandre restera hanté par le regard implorant de l’homme qu’il a tué.

Même si c’était la bonne chose à faire…
         
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