Il aurait bien dû s'en douter que ses disputes avec Cassandre ne seraient pas tolérées pour toujours. Après tout, Volodya avait bien remarqué les regards de travers et les yeux levés au ciel lorsque le ton montait entre le jeune homme et lui. Il n'y peut rien, pourtant, c'est cette petite teigne de Cassandre qui tient toujours à venir lui chercher des noises. Et même quand tout semble bien se passer, sa méfiance naturelle a tendance à vite irriter Volodya, et voilà une nouvelle querelle qui éclate.

Même le boss n'en peut plus. C'est pour ça qu'il les a réuni dans son bureau pour parler de la situation tout en leur confiant une mission. Il espère les rabibocher avec une simple quête, et si Volodya admire l'optimisme de Tolstoï, on ne peut pas dire qu'il le partage. Il connait Cassandre et il se connait lui-même. Au mieux, ils feront la gueule tout du long. Au pire... disons que les Ursaring ne seront pas son seul problème.
Tout ça à cause d'un malentendu causé par cette grande asperge d'Artyom. C'est dur de lui en vouloir, le "petit Teddiursa" n'a pas choisi d'être dénué de second degré, mais cela n'a pas empêché le jeune homme aux cheveux gris de lui jeter un regard assassin avant de quitter le bureau en claquant la porte juste assez fort pour ne pas non plus se faire engueuler.

Il lance un regard dépité à Cassandre alors qu'il le dispute d'avance. La mission n'a pas encore commencé et ils sont déjà sur de mauvaises bases. Laissant le petit ourson à leur pieds pour qu'il finisse son dernier repas auprès d'humains, il s'en grille une, et l'odeur de tabac fait vite monter l'envie de l'imiter. Bon, si ça peut les détendre un peu avant de partir...

Les Ursaring sont violents et puissants, mais pas les plus malins. Mieux vaut pas essayer de leur redonner le mioche en face à face, ils pourraient croire qu'on essaie encore de leur enlever, déclare-t-il d'un ton monotone avant de remettre sa clope dans son bec. Il en prend une autre bouffée avant de continuer : et si ça tourne mal, ça sert à rien de courir et encore moins de faire le mort. J'espère que t'es prêt à combattre.

Astrid n'attend sûrement que ça, de pouvoir mettre son marteau au travail. Et de ce que Volodya a entendu, le Zorua de son collègue n'est pas non plus un ange. Il aimerait bien pouvoir résoudre cette mission sans avoir à se battre, mais mieux vaut être préparé à l'éventualité.

Ça le tue de l'admettre, mais il a vraiment un sale pressentiment.

Leur pause prend peu à peu fin au fur et à mesure que leurs cigarettes se consument. Bientôt, il ne reste plus que deux vieux mégots infumables. Plus d'excuse pour procrastiner, il est temps de réparer les conneries d'Artyom. S'habillant d'une paire de gants pour parfaire sa tenue d'hiver, Volodya est désormais près à sortir.

Tu t'occupes du bébé, t'as plus l'habitude que moi.

Pour une fois, pas une pique. Une simple réalité. Volodya n'a jamais eu de petite frère et on ne peut pas exactement dire qu'il ait la fibre paternelle...

Leur mission commence plutôt bien. Pas de vent de merde comme ils en ont l'habitude avec la toundra, pas de brouillard et l'ourson semble apprécier de rester dans les bras de Cassandre. On pourrait croire que c'est un bon pressentiment, mais pour le jeune homme, c'est tout le contraire. Avec ce genre de boulot, on apprend vite à reconnaître le calme avant la tempête.
Leur mission commence trop bien.

Pas d'Ursaring en vue... mais pas non plus de Lixy ou de Zorua espiègles. Même pas un groupe d'oiseaux migrateurs au loin alors qu'ils retournent des régions du sud en cette saison. Et quand la nature se tait, elle a toujours une bonne raison.

Leur environnement ne tarde pas à changer. Dans cette zone boisée, les Ursaring sont nombreux. En témoignent les nombreux arbres et rocs brisés par de puissants coups de griffes. Certains semble être faits pour des raisons territoriales, mais de là à en casser d'énormes rochers en deux... Volodya se demande s'il n'y a pas carrément quelque chose qui cloche avec ces ours. La branche combat n'aurait quand même pas laissé s'enfuir un Ursaking drogué, si ?

Il ne manquerait plus que ça...

Si papa et maman ours nous voient avec le bébé, je crois qu'on est morts. Il peut peut-être retrouver son chemin seul ? songe Volodya, à la fois pour Cassandre et lui-même.

C'est sûrement la solution la plus simple. Avec leur odorat puissant, les parents ne tarderont pas à le trouver.
... mais c'est vrai qu'il est encore très jeune, ce petit ourson.

Le pressentiment de Volodya à l'encontre du Teddiursa se confirme. Trop jeune et trop timide pour essayer de retrouver seul son chemin, il retourne illico presto dans les bras de Cassandre pour s'y blottir comme s'il s'agissait de sa propre mère. Il soupire et vient frotter l'arête de son nez. Pas moyen de finir cette mission rapidement et sans risque, hein ?
Et comme si Arkée l'avait entendu et voulait se moquer de lui, voilà que l'ourson se met à s'agiter. Pour le moment, rien en vue, mais les Pokémon ont les sens aigus, et Volodya sait qu'il doit prendre au sérieux la panique du petit ours.

Pas le temps de fuir, cependant. La créature apparaît sous leurs yeux et les fixe d'un regard fou. Pas celui des Pokémon drogués de la team, mais plutôt celui d'un animal blessé et effrayé qui n'a rien à perdre. Le genre qui n'hésitera pas à les attaquer au moindre faux mouvement.
Toutes ces plaies... est-ce un coup des Ursaring ? Stressés comme ils sont par la perte de leur bébé, ça n'étonnerait pas Volodya qu'ils s'attaque à tout et rien par pure colère. Dans tous les cas, mieux vaut ne pas énerver le Luxray. Il fait quelques pas en arrière, et pas question de le perdre de vue. Même blessés, ces félins peuvent être vifs.

Amoché comme il est, c'est peut-être plus simple si... il jette un oeil à sa main, qui sort de sa sacoche une Pokéball. T'as de quoi l'affaiblir encore un peu ?

Avec Astrid, c'est la mort assurée pour ce Luxray, vu son état. Cassandre a peut-être des Pokémon un peu moins... extrêmes.

Voilà tout ce qu'il obtient d'avoir fait confiance à Cassandre. Un regard méprisant et des paroles désagréables.
Juste parce qu'il a préféré ne pas envoyer Astrid broyer les os de ce pauvre Luxray, il ferait du mauvais travail ? Volodya lance un regard d'Arbok à son collègue.

Je sais pas ce qui me retient de t'en foutre une...

Il sait très bien ce qui le retient : Tolstoï, qui les enverra encore dans une mission à la con s'ils ne font pas semblant de s'entendre à l'issue de celle-ci. Disons juste que le caractère de Cochignon de Cassandre ne l'encourage pas à se montrer plus gentil avec lui. Plus le temps passe, plus il le trouve baffable.

Et puis bon, un Bâillement aurait suffi, pas besoin de faire ton cirque.

Un son de pas dans la neige l'interrompt avant qu'il ne déverse davantage de venin. Le jeune homme a tout juste le temps de croiser le regard d'un Luxio avant que ce dernier ne fuit, accompagné du reste de sa meute. Visiblement, ils étaient prêts à assister leur chef, mais celui-ci étant capturé, ils ont préféré fuir que de subir le même sort. Voilà une galère pour rien évitée. Volodya n'avait pas forcément envie de devoir affronter une demi-douzaine de Pokémon à la fois.

Les deux sbires Stal peuvent continuer leur petit bonhomme de chemin, toujours dans un silence de mort. Seule la poudreuse craquant sous leurs pieds et les gémissements du Teddiursa peuvent se faire entendre. Le petit ourson semble s'agiter de nouveau. Mais cette fois-ci, pas par peur. Il semble excité à la vue d'une grotte, probablement celle de ses parents.
Volodya soupire de soulagement, ils vont enfin pouvoir le laisser là et rentrer en sécurité à la base.

Du moins, ça aurait été le cas si le gros bébé n'avait pas décidé de rester scotché à Cassandre. Il veut se faire accompagner ? Mais à en juger par les grondements qui viennent de là dedans, c'est du suicide ! Et cet idiot de Teddiursa qui refuse de s'y aventurer seul... une petite voix dit à Volodya d'y envoyer Cassandre seul, et s'il se fait déchiqueter, bon débarras, mais malgré leurs incessantes disputes, il ne déteste pas l'infirmier. Et quoi qu'il en dise, il s'en voudrait d'être responsable de sa mort.

On va pas avoir le choix, on dirait... soupire le jeune homme, on va peut-être avoir besoin de ta bestiole pour pas se faire repérer, dit-il à l'intention de Blackjack, mais les Ursaring se fient à leur nez. Il ne faudra pas trainer.

L'illusion fonctionnera sûrement, mais pas de quoi s'attarder s'ils tombent sur les parents du Teddiursa. D'autant que si combat il y a, ils n'auront clairement pas l'avantage dans l'obscurité de la caverne. Foutu Artyom et son premier degré de merde.

Le coup part tout seul, et Volodya n'a pas le temps de l'esquiver.
Il ne peut que jurer en constatant qu'il s'est ouvert la lèvre à l'impact, et s'apprête à traiter Cassandre de tous les noms, mais celui-ci l’agrippe par le colbac avant qu'il ne puisse dire un mot.

Ses yeux lilas brûlent de rage, mais ils n'impressionnent pas Volodya, qui les a vu ainsi une centaine de fois déjà. Il le défie du regard. Qu'il essaie de le frapper une seconde fois, pour voir.
Si le combat ne dégénère pas, c'est grâce au Teddiursa, qui ramène Cassandre à la raison en pleurant. L'albinos lâche le col de son collègue, qui tombe dans la neige de façon peu cérémonieuse, ce qui lui arrache un autre juron. Il se relève sans difficulté, mais non sans colère. Son beau manteau est désormais couvert de plaque de neiges qui s'accrochent à la fausse fourrure. Et quelque chose lui dit que l'autre con ne paiera pas la note du blanchisseur.

Les maigres excuses de Cassandre ne suffisent pas à calmer Volodya, loin de là. Il essaie de s'éclipser l'air de rien avec un air morne, partant seul avec sa sale bête à l'intérieur de la grotte. C'est d'un pas furieux que Volodya le suit, avant de s'arrêter, entendant un couinement de la part de la Nymphali. Il ne peut quand même pas la laisser là, cette pauvre bête, si ? Il pourrait la confier à Astrid, mais il se retrouverait alors sans défense contre la potentielle menace à l'intérieur.
Tant pis, il improvise. Il dénoue son écharpe et vient la placer autour de sa poitrine comme un porte bébé, attrapant la petite Laine pour l'y placer confortablement. Elle conteste un peu, mais finit par s'y trouver bien, même si elle semble inquiète de voir son maître s'éloigner au loin. Heureusement pour elle, sa monture personnelle lui court déjà après.

Il le rattrape dans le noir et le fusille du regard, bien qu'il n'y voie pas grand chose.

Si tu crois que je vais te laisser jouer les martyrs, tu te fois le doigt dans l’œil.

Le goût du fer est encore présent dans sa bouche... foutu Cassandre.

Et crois-moi, dès que cette mission est finie... pas besoin de finir. Il sait très bien ce qu'il entend par là. Cet enfoiré ne paie rien pour attendre.

Tout se déroule tellement vite...
Le groupe arrive au fond de la caverne, où plusieurs Teddiursa courent se cacher à leur arrivée. Celui dans les bras de Cassandre semble heureux de les revoir, probablement ses frères et sœurs, ou ses amis. Rien de menaçant, en soit, mais là où on trouve des bébés ours...

On est sûr de trouver les parents non loin. Et en effet, des grands grondements se font entendre derrière les deux sbires. Deux Ursaring les fixent d'un air furieux. Enfin... ils ne voient rien, mais leur odeur suffit à les faire gronder dans leur direction. Et lorsque que cet idiot de Cassandre décide de laisser tomber l'illusion sur lui-même, ils se brusquent, mais n'attaquent pas. En revanche, au moindre faux mouvement, il risque de se faire décapiter d'un seul coup de patte.

Volo jure intérieurement. Il a envie de gueuler sur son collègue d'arrêter ses conneries, que ce qu'il fait, c'est du suicide, mais surprendre ainsi papa et maman ours, ça serait les condamner tous les deux. Il ne peut que rester calme alors que son visage se teint rouge de rage.
Il serre les poings pour se calmer. Après tout, l'échange semble bien se dérouler. Teddiursa retrouvent ses parents, et ces derniers semblent prêts à laisser l'humain s'en aller sans bobo maintenant qu'ils ont récupéré leur enfant.

Mais un terrible rugissement fait vrombir les parois de la caverne, faisant même sursauter les Ursaring. Sans hésitation, ils prennent la fuite, avec tous leurs petits dans les bras. Le Teddiursa enlevé par Artyom semble triste de devoir dire adieu si précipitamment à Cassandre, mais il n'y a pas le temps de s’apitoyer. Car une autre silhouette se démarque dans l'ombre. Une immense montagne de fourrure blanche qui dévisage Cassandre pendant un instant, avant que son attention ne soit attirée par un nouveau venu.

Encore un Pokémon ?
Cette fois-ci, c'est un magnifique Cerbyllin au pelage de jais qui entre dans la grotte. Il fixe l'ours dans les yeux, ses sabots grattent le sol... les deux monstres sont couverts de cicatrices, il y a de quoi se demander si ces deux-là ne se connaissent pas déjà. Et ce n'est pas de l'Ursaking que la famille aurait eu peur, mais plutôt du Pokémon Ébène.

Volodya est mi-terrifié, mi-en admiration devant la scène. Ces deux Pokémon sont superbes, il n'y a pas à en douter. Superbes... mais dangereux. Ils s'apprêtent clairement à s'affronter, et mieux vaut déguerpir le plus vite possible. De toute façon, les rivalités entre créatures sauvages ne les regardent pas vraiment, si ? Cassandre semble penser le contraire...
Quoiqu'il ait en tête, l'albinos agit trop vite pour que Volodya ne puisse réagir. Il envoie son Carchacrok affronter le Cerbyllin et essaie de le trainer en dehors de la grotte. Il se débat, et aurait probablement pu gagner cette altercation, mais une fois le combat rondement mené, c'est le dragon lui-même qui essaie d'entrainer Volodya en dehors de la grotte. Pour quoi ? Le mettre en sûreté ? Il n'a pas besoin d'être baby sitté par un jeune homme de trois ans son cadet ! Fyodor est une brave bête, mais Volodya n'a pas envie de plaisanter.

Désolé Fyodor... Astrid ?

La Forgelina sort de sa Pokéball, directement prête à l'action. Elle sourit malicieusement à la vue du Carchacrok, une proie facile pour un type Fée comme elle. Mais avant qu'elle ne puisse lui asséner le moindre coup de marteau, un cri se fait entendre plus loin. Volodya, Astrid, Fyodor... tous s'arrêtent le temps de comprendre ce qu'il vient de se passer.
Pas le temps de réfléchir. Le jeune homme profite de la confusion pour doubler le dragon immaculé et court aussi vite qu'il le peut pour rejoindre Cassandre.

En le voyant affalé sur le sol dans son propre sang, avec l'Ursaking si près de lui, Volodya s'attend déjà au pire. Il pose sa patte sur lui, approche son museau de son crâne...

Astrid !

Pas question de le laisser l'achever. La Forgelina envoie valser l'Ursaking d'un Marteau Mastoc, et si la bête parvient à se relever, Volodya aura au moins permis de l'éloigner du jeune homme blessé.
Pas besoin de lui demander s'il est encore conscient, il l'a bien entendu le traiter de pauvre con... mais il n'est pas non plus hors de danger. Ses plaies ne sont vraiment pas belles à voir. Si seulement Volodya s'y connaissait un peu en premier secours... et s'il était musclé comme Artyom, il aurait pu le porter sur son dos... il a besoin d'une monture, mais aucun de leurs Pokémon n'en est capable...

C'est en jetant un œil au Cerbyllin qui peine à se relever qu'il a une idée. Sa Pokéball était destinée au Luxray plus tôt, mais elle fera l'affaire ici. Pris par surprise, le cerf ne parvient pas à s'extraire de la capsule. Il est immédiatement rappelé par Volodya, qui lui attrape un bois sans aucune tendresse.

Tu vois mon ami, là ? C'est grâce à toi qu'il est comme ça. Alors tu vas être bien gentil et m'aider à le ramener en sécurité, capiche ?

Que ce soit par remords ou à la vie de la Forgelina qui le guette d'un air malsain, il acquiesce et laisse Volodya charger un Cassandre bien mal en point sur son dos. Il le rejoint, Laine serrée bien fort contre lui, et Astrid rappelée dans sa Pokéball. Les Pokémon de Cassandre n'auront aucun mal à suivre, et puis, le trajet n'est pas long.

Un coup de talon suffit à faire comprendre au Cerbyllin de foncer. Heureusement, ces Pokémon sont intelligents, assez pour comprendre des paroles humaines. Sans quoi le guider aurait été un enfer. Le trajet se passe comme dans un rêve. Tout est flou, se passe à la fois trop vite et au ralenti, et une fois arrivé, à tambouriner sur la porte de la base, Volodya n'a plus aucun souvenir de cette course effrénée.

La suite est hors de son contrôle... tout repose entre les mains habiles de Livre. Il n'a pas hâte de devoir expliquer ce qu'il s'est passé à Tolstoï, mais au moins, leur mission est accomplie. Est-ce que leurs liens sont resserrés pour autant ? Rien n'est moins sûr...

Impatient autant qu'impuissant, Volodya grille cigarette après cigarette en attendant des nouvelles de son collègue.
Il a confiance en Livre, après tout, le médecin l'a opéré deux fois déjà. Mais ça ne l'empêche pas d'avoir une petite boule au ventre, d'autant plus qu'il se sentirait coupable de la mort de l'autre con, quand bien même il s'est foutu tout seul dans la merde.

Enfin... ça ne sert à rien de ruminer comme ça... Volodya écrase un énième mégot sous sa chaussure quand il entend quelqu'un l'appeler.

Livre a de bonnes nouvelles. Cassandre n'a pas perdu trop de sang et ses plaies sont bien traitées. Il devrait se réveiller dans les heures à venir. Rien d'inquiétant donc. Si ce n'est, bien sûr, les yeux perçants d'un Ursaking derrière la fenêtre.

***

Plus de peur que de mal. L'ours au pelage blanc semble être une brave bête, en dépit des blessures infligées à Cassandre. Son attaque a probablement été causée par le stress et la confusion de voir ces humains débarquer sur son territoire et attaquer son rival. Il devait s'attendre à être la prochaine victime de Fyodorcrock. En comprenant que Cassandre n'avait pas de mauvaises intentions envers lui, et qu'il l'avait presque massacré pour rien, il s'en est voulu. Il doit avoir un sacré instinct parental.
Et puisqu'il refusait de s'en aller, malgré les menaces de Livre et Volodya, ils n'ont eu d'autre choix que de le capturer. Il s'est laissé faire, le bougre. Sûrement était-il prêt à devenir un Pokémon domestique, si cela lui donnait une chance de veiller sur la victime de son coup de griffe.

Pour ce qui doit être la troisième ou quatrième fois depuis l'accident, Volodya frappe à la porte de l'infirmerie. Pas de réponse, il se permet d'entrer tout de même. Livre n'est pas là pour l'accueillir, mais il entend sa voix, ainsi que celle de Cassandre. On dirait que la Belle au Bois dormant s'est enfin réveillé. Son visage n'en dit rien, mais le voilà rassuré.