En tant que Championne de Stolista, elle avait assisté en direct aux préparatifs de la fête et à toutes les broutilles qui les accompagnent en général. Dont, bien entendu, l’habituelle requête de la Tsarine concernant ce fameux mariage. Heureusement que Mélisandre était venue à sa rescousse en précisant qu’il y avait des affaires plus pressantes, accompagnant Genya 1ière vers d’autres préoccupations en échangeant un doux sourire et une aura pleine de tendresse à une Victoria un peu confuse.

Enfin bon, soit. Elle allait s’habiller chic mais si jamais l’histoire de ce mariage revenait sur la table au cours de la soirée, elle partirait tout simplement à dos de Togekiss baron. Feather était bien assez fort pour porter la Championne et ses jumeaux. D’ailleurs, en parlant de ces derniers, Genya avait insisté pour les avoir sous son aile tout au long des préparatifs. De quoi faire grincer des dents Victoria, mais comment s’opposer à celle à qui elle doit la liberté et la richesse et qui peut tout lui retirer d’un tour de main ? Il fallait prendre sur elle évidemment.

Fort heureusement, Balthazar et Magdalene était ressortis tous pomponnés et s’accrochaient maintenant à la belle robe aux motifs floraux de leur mère. Balthazar, car il était intimidé par la foule (son aura anxieuse était intense, c’est pour dire) et Magdalene, juste pour ne pas perdre sa famille dans la foule. Victoria voulu aller voir Mélisandre pour la bombarder de questions concernant l’étrange aura qu’elle avait à son égard mais c’était peine perdue, trop de politiciens et de journalistes à l’affut de la pauvre Première Ministre. Sans savoir pourquoi, la Championne de Stolista se sentit frustrée et failli mettre son plan d’évasion à dos de Togekiss à exécution avant que Magdalene ne sursaute et ne se faufile parmi la foule, tout sourire.

Victoria avait beau savoir ce qu’il se tramait, elle n’était pas tranquille à l’idée que Maggy se soit aventuré seule dans tout ce bazar et priait pour qu’il ne lui arrive rien avant qu’elle ne vienne à la rencontre de la personne dont elle ressentait déjà l’aura « dérangeante ». Elle se pressa donc, un boudoir, hein ? Comme c’était étonnant, tiens. Aussitôt dans la pénombre, elle ne remarqua que par l’aura la présence de Dimitri et celle de Magdalene… Et bien entendu, celle plus glacée et diffuse de Torbalan.

En parlant de pokémon, Ivory accoure, inquiète de la situation. C’est vrai qu’il était cruel de laisser la Majaspic aveugle en plein milieu de la foule mais dans la précipitation, Victoria n’y pas guère pensé. C’est après un long moment d’hésitation et un petit coup de museau encourageant d’Ivory que Balthazar ose enfin s’approcher de son père. Il n’est pas aussi timide en temps normal, la foule, le contexte, la pression sociale et tous ces regards sur lui le mettent dans tout ses états. Victoria se mords la lèvre, si seulement elle pouvait lui éviter ça…

Enfin bon, elle finit par prendre parole avec un petit sourire, remarquant très bien l’aura complètement blasée de son collègue et ami.



Elle s’approche doucement et vient s’asseoir face au Champion de Dusknograd.



Elle laisse s’échapper un petit rire tandis que Balthazar revient se coller contre elle. A huit ans, ce comportement n’a rien de normal, elle en est consciente. Mais comment le faire comprendre à la Tsarine qui, elle seule, peut autoriser la moindre forme de thérapie ? Non, elle ne le fera pas, ce serait une honte pour la lignée impériale. Le Tsarévitch n’est pas fou !



Demande-t-elle d’une voix douce tout en sachant très bien quelle réponse va lui donner son enfant.



Finit-il par couiner avant de se boucher les oreilles et de fermer les yeux à s’en faire mal aux paupières.

Trop de bruit, trop d’auras, trop de spectres, peut-être. Balthazar n’a pas vraiment eut de chance, ses capacités de lecture d’aura dépassent largement la moyenne et le font souffrir au plus haut point. Il dit aussi voir des esprits, est-ce vrai  ou le fruit de son imagination malade ? Aucun moyen de le savoir. La main de Victoria vient caresser la chevelure couleur neige de son fils.

Magdalene, elle, semble bien plus occupée à jouer avec Torbalan. Elle a toujours adoré ce grand Noctunoir. Le regard de Victoria vient se perdre sur le duo, pensive. Elle en vient à murmurer à voix basse.



Bien sûr, rien de sérieux dans ses propos. Mais on sent dans ceux-ci toute la lassitude de l’univers. Enfin, elle détourne son attention vers Dimitri et échange un regard amusé avec lui.



« halloween »

Victoria ne peut que sourire à la proposition de son ami, une sortie sur les balcons du palais, à l’écart de la foule craintive du froid hivernal de Strana n’est pas pour lui déplaire. Elle jette un coup d’œil à Balthazar qui se tient toujours la tête entre les mains, se bouchant les oreilles, il lui semblerait presque que l’enfant est au bord des sanglots. Elle pousse un petit soupir en ébouriffant les cheveux de son fils chéri tandis que Magdalene se retrouve l’attention détournée à la mention de son frère.

Il faut peu de temps à la gamine pour venir serrer son jumeau contre elle. Torbalan semble en profiter pour prendre les deux petits entre ses bras, suivi de près par Ivory – cette dernière étant encore plus protectrice que Victoria, c’est dire. C’est pourtant la meilleure solution pour se déplacer, Balthazar ne semble pas en état de marcher et avoir Magdalene contre lui le calme un peu.



Souffle-t-elle doucement à Dimitri avec un sourire presque reconnaissant.

Trouver un balcon complètement désert prends peu de temps et nul doute qu’en voyant ses occupants, personne à part Arseniev, l’Impératrice ou son Capitaine de Garde Impériale ne viendra les déranger. Victoria croit un moment apercevoir son cher cousin Mishka troublé dans sa solitude habituelle par une jeune femme toute de rose vêtue. Certainement pas une amante, l’empoisonneuse connait les secrets de famille, mais la demoiselle est familière…. Bah, ça lui reviendra. Inutile de détourner son attention de ses enfants pour l’instant, même si Maggy aurait été ravie d’aller voir le blondinet.

Une fois sur le balcon, Victoria retire son châle élégant pour le poser sur les épaules des jumeaux, leur administrant à chacun un petit baiser sur le front.



Rouspète la gamine tandis que son frère semble reconnaissant de ce geste d’affection. Torbalan finit par poser doucement les bambins à terre, comme si ils étaient faits de porcelaine. Gerda la Feunard baron est rapidement sortie de sa pokéball et accours au secours de Balthazar, sa présence a toujours apaisé l’enfant. Et aujourd’hui n’est pas exception. Les auras sont distantes à présent, le froid est mordant mais Victoria ne montre rien de son inconfort.



Souffle-t-elle et caressant la joue de Balthazar, essuyant quelques larmes au passage. Un petit « Hu-hum » comme seule réponse tandis que le gamin enfouis son visage dans le pelage de sa chère Gerda.



Maggy n’aime pas vraiment montrer qu’elle est morte d’inquiétude pour son frère, elle préfère montrer sa nonchalance agacée habituelle. Victoria secoue la tête, désolée. Qui sait quel genre de punition pourrait infliger Genya aux gamins – et à leurs parents également – si ils mettaient au point leur plan d’évasion.



Et ça, Genya ne pourra rien y faire !

La championne se tourne vers son collègue et lui adresse un sourire fatigué. Il est clair que cette soirée relève plus de la corvée que de la festivité pour les champions. Elle n’a pas eu à se déplacer mais supporter la Tsarine pendant toute la matinée devait être le prix à payer pour cela…



Elle garde un instant un air pensif et finit par murmurer quelques réflexions, uniquement à l'attention de Dimitri.



« halloween »

Victoria écoute attentivement les paroles de son vieil ami, songeuse elle aussi. Il est vrai que Mélisandre n’a jamais pu faire plier Genya quand cette dernière avait une idée fixée en tête. Mais elle avait tout de même la possibilité d’adoucir les choses et aurait toujours plus d’influence sur la Tsarine que la Championne.

Des fois, Victoria avait l’impression que Genya l’avait sorti d’une prison pour l’enfermer dans une autre. Ce sentiment était profondément rageant. Et ressentir l’aura d’agacement et d’inquiétude de Dimitri n’améliorait en rien sa rancœur envers la tête couronnée. Après un bref silence où on n’entendais que le rire de Maggy, amusée par Torbalan, la jeune mère finit par répondre aux propos de son collègue.



Murmuré à voix basse, à l’abris d’oreilles indiscrètes.

Balthazar parait somnolent contre le poil doux de Gerda, il n’est même pas surpris de voir Embrace débarquer pour le réconforter à son tour. Le petit avait sans doute déjà senti son aura avant même qu’elle ne pose une patte sur le balcon. Victoria observe, muette amèrement impuissante, son pauvre petit bout au bords des larmes. La voix qui s’échappe de sa gorge trahit la rancune et la frustration.



La rage gronde au sein de ses tripes, une floppée d’insulte est coincée dans sa gorge. Mais elle ne libère ni l’une ni l’autre. Au lieu de cela, elle vient voir son fils et lui caresse doucement les yeux, essuyant les débuts de larmes au coins de se yeux.



C’est d’une voix douce qu’elle commence à chanter, tout doucement, se souciant peu de la présence de Dimitri ou même des autres invités pouvant les interrompre à tout moment. Balthazar ne va pas bien et l’apaiser est tout ce qui compte pour l’instant.



Cette berceuse, elle l’a tant chanté… Les premières paroles suffisent à apaiser l’enfant, un peu. Il semble se détendre et esquisse un sourire timide. Il ne comprends pas encore très bien le Galarien mais il comprends ce que cette chanson veut dire. Une promesse d’amour et un souhait d’une vie heureuse.

L’idée vient à Balthazar qu’il devra faire sans ses parents une fois adulte. Il est parcouru d’un frisson et demande d’une voix faible et tremblante :



Encore une légende de Volkov tiens. Pour être franche, Victoria ne sait rien de la véracité ou non de ces propos. Elle se contente de sourire doucement en ébouriffant les cheveux de son jeune fils.



« halloween »