Tsariste jusqu'au bout des ongles, Oksana voue une haine farouche au communisme, qu'elle voit comme une gangrène de la société. Les démocrates ? Ils ne valent pas mieux, mais ne sont pas une grande menace, à part ouvrir leur gueule, qu'est-ce qu'ils peuvent faire ? Rien, exactement. Elle est convaincue de la toute puissance des Rusalka et leur légitimité au trône. Si on lui demandait elle jouerait le chien de garde de la tsarine pour prouver son dévouement à son règne. Oui, elle aboie si Genya lui demande, sans soucis. Elle voue presque un culte à l'impératrice de Strana, qu'elle voit comme la grande sauveuse de la région. Sans elle, cette dernière serait encore entre les mains de ces foutus communistes, et ça, ce serait intolérable. Ce n'est pas vraiment un secret qu'elle ne les aime pas ceux-là - même si, soyons honnêtes, en vrai elle n'aime pas grand-monde.

Oksana c'est un peu la vieille tante aigrie, sauf qu'elle est pas vieille encore. Vous voyez, le genre raciste, homophobe et tout ce qui va avec ? Ouais, elle a le bingo complet. Aucun respect pour les peuples natifs de Strana à qui on a volé les terres, qu'ils aillent ouin ouin ailleurs, on leur a donné l'île Kury c'est déjà trop. Et dépénaliser les relations de même sexe ? Bon, elle adore Genya, mais ça, c'était une grosse erreur, maintenant y en a qui se croit tout permis et s'affichent en publique. Même des gros noms comme Lady Yana, ou pire encore, Yuri Potiomkine. Celle-là c'est la pire espèce, à se dire "non binaire" et défendre les droits des personnes "queers". Dommage, de base, Oksana les aimait bien toutes les deux. Pardon, les appréciait, puisqu'il n'y a pas d'amour qui tienne (elle avait totalement un crush sur les deux).

Il n'y a pas de grande histoire larmoyante pour comprendre d'où elle vient, à croire que ça a toujours été une connasse (oui, c'est le cas). Petite déjà c'était une peste avec les autres enfants, que ce soit la fratrie ou les voisins. Puis elle minaudait devant les adultes en mode "c'est pas moi j'ai rien fait", donc on grondait ses camarades à sa place. La gamine avait tout compris à la vie, à comment avoir ce qu'elle voulait, en esquivant les engueulades. Chouchoute de papa maman, des professeurs à l'école, et meneuse des groupes de bully, c'était celle à ne pas embêter qu'il valait mieux avoir dans son camp. Du coup les enfants la brossaient dans le sens du poil, et le pire ? Elle ronronnait, la miss sur son piédestal. Une jeune peste qui n'a pas grandit en s'arrangeant, mais on va dire qu'elle a des raisons de détester le monde entier. Peut-être ?

De base, ce sont ses parents qui détestaient le communisme. Parce qu'à cause de ça ils étaient pauvres, avaient du mal à tenir tous les mois et à nourrir les quatre enfants. Tous les deux travailleurs dans les mines, en secret ils étaient investis dans la cause contre le communisme. Ils faisaient en sorte de ne pas trop en parler devant les gosses, ça aurait été bête de se faire prendre à cause d'eux qui ne savent pas tenir leur langue. Sauf que les parents, ils ont fini par être plus virulents en tant qu'opposants, et donc se faire choper par les autorités. Direction Kolowal pour eux... Et les gamins. Ça aurait été trop difficile de réfléchir à quoi faire d'eux, donc ils furent juste mis dans le même panier que les adultes. Oksana avait à peine quatorze ans, qu'elle se retrouvait dans le camp de travail sans comprendre pourquoi.

mention de pédophilie
Travailler ? Elle ? Certainement pas. Pourtant il fallait bien, les surveillants ne la laissaient pas tirer au flanc, sous peine de se faire tabasser. Mais Oksana était intelligente, suffisamment pour savoir comment avoir les gardes dans sa poche. Toute jeune adolescente qui commençait à se former, elle voyait bien que ça leur plaisait, alors elle en a profité. Parce que ce n'était pas sa famille qui allait l'aider, la fratrie était déjà à moitié morte, les parents ne pouvaient pas aider tout le monde. Quitte à survivre, elle allait le faire par ses propres moyens. Au moins, grâce à ses petites magouilles, la jeune fille avait des repas chauds, moins de travail, et parfois même le luxe de dormir dans un lit. Il fallait juste supporter de partager le dit lit avec le garde à qui il appartenait. C'était clairement dégueulasse, et elle n'aimait pas jouer la pute, mais ça lui permettait de tenir. C'est ce qui lui a permis de tenir les quatre années d'enfermement dans le camp.

Bon, par contre, elle ne put échapper aux yeux des scientifiques sur place. Sa fratrie est morte dans les expériences qu'on a fait sur eux, tandis qu'elle a eu la chance d'y survivre. Utiliser les enfants de Kolowal, c'était tout bénef pour eux, personne ne s'en souciait. Oksana se fit injecter diverses substances, dont une particulièrement douloureuse, pour un but dont elle ignore aujourd'hui encore tout. De tout ça, elle s'en tire sans surprise avec un trauma des scientifiques, et un don qui lui pourrit la vie depuis des années. Ça peut faire rêver de parler par télépathie, mais la réalité c'est qu'elle entend les pensées de tout le monde autour, et ne sait toujours pas comment se protéger. Même si ça peut-être pratique dans certains cas, elle se passerait bien du brouhaha constant qui manque de faire exploser sa tête.

Puis son héroïne arrive, prend le pouvoir à Strana, et libère tous les prisonniers de Kolowal. Du moins, ceux qu'ils restent. La jeune femme tout juste majeure est désormais seule au monde, et ça n'intéresse pas vraiment de la prendre en charge. Ce n'est pas grave, Oksana admire Genya 1ère, et elle trouvera un moyen de se faire une place à ses côtés. D'abord il lui faut de l'argent. Pour ça, elle joue la pute, ça paie bien, même si c'est dégueulasse et qu'elle déteste ses clients. Grâce à cet argent, elle rentre à l'académie de Thunduruska dans le parcours judiciaire pour devenir avocate. Elle défendra tous ceux qui travaillent pour la tsarine, et uniquement eux. En sachant très bien qu'elle se fera des ennemis, mais peu importe, comme ça, peut-être qu'un jour elle attirera l'attention de l'impératrice (spoiler non).

Oksana a réussi ses études, devenue une avocate avec une petite réputation dans le monde de la justice. Surtout pour avoir défendu des membres du gouvernement ayant fait des atrocités. Et alors ? Ils sont tsaristes, elle les aidera, en plus ça rapporte gros. Clairement, la jeune femme n'est pas la plus appréciée, ça tombe bien parce qu'elle n'apprécie personne en retour. Une vraie peste, détestable avec les gens, mais tellement pro qu'on ne peut rien lui reprocher côté travail. Toujours dans de beaux vêtements à la barre... Si bien que ça choquerait de la voir en tenue hors de son job, parce qu'elle se laisse tellement aller qu'on ne la reconnaitrait pas.

En vrai ? Elle assume pas du tout d'être une grosse cassos qui parle mal et fort, dit des insultes et danse sur du hard rock venu d'Unys. Son look habituel donne l'impression qu'elle fait partie de la jeunesse décadente, et c'est bien ce qui la gêne. Ça assume pas les jeans troués et les crop top. Ni les cheveux courts avec deux mèches décolorés. Il y a vraiment une partie d'elle qu'Oksana n'aime pas, qui ne correspond pas à ce qu'elle voudrait qu'on voit d'elle.