Tranquillement installée à son atelier, Ingrid bidouille encore une vieille carabine d’avant-guerre pour en récupérer les pièces détachées. Elle est tellement absorbée dans son travail qu’elle n’a pas remarqué qu’elle sifflait des musique Wattoualt Disney en travaillant. Et ces petites musiques fredonnées semblent avoir attiré un drôle de petit renardeau dans la pièce.

L’atelier est un beau bordel pour quiconque ne serait pas Ingrid. Pour elle, tout est parfaitement rangé, juste pas comme on s’attendrait que ça soit. Mais c’est inutile de tout garder en ordre quand on sait qu’on va tout bouger de toute façon, non ? C’est la philosophie d’Ingrid. Alors quand le petit bonhomme entre dans la pièce, l’armurière est trop occupée à démonter l’arme d’un demi-siècle pour s’apercevoir de sa présence. C’est qu’elle touche un peu à un trésor historique, la rouquine, elle veut pas se merder !

C’est Ivory le premier qui aperçoit l’intru alors qu’il apportait une clé à molette à sa dresseuse. Le voilà qui abandonne sa tâche pour venir renifler son congénère avec curiosité. Il ne sait absolument pas qui il est, celui-là, il sait juste qu’il a bien envie de jouer. Alors bien innocemment, il lui donne un petit coup de patte pour l’inviter à faire la bagarre pour de faux. Sauf que l’autre Evoli, on dirait qu’il a pas comprit ce que ça voulait dire, « par de faux ». Et bien vite, le pauvre Evoli immaculé se prends un Double Pied dans la tronche et vole de l’autre côté de l’atelier.

C’est seulement à ce moment qu’Ingrid relève la tête de son travail pour observer la scène en fronçant les sourcils. Elle observe l’intru avec curiosité… Un échappé de chez Artyom ? Vu que le mec passe maintenant son temps entre son atelier barricadé et la toundra, c’est bien possible. Enfin, c’est tout de même bizarre d’imaginer le grand brun ne pas s’occuper correctement de ses petits pokémons tous mignons. Parce que celui-là a clairement la dalle.

Ingrid jette un regard vers le plateau repas qu’elle a pas touché… Ouais, ça se tente. Peut-être qu’il existe bien une créature sur cette terre qui aime la bouffe de la cantine Stal, qui sait ? C’est le seul moyen qu’elle a pour faire ami-ami en tous cas…

Ça lui fait presque pitié de regarder ce petit renardeau se précipiter sur la bouffe comme si il avait pas mangé depuis quinze jours. Faudrait qu’il lui trouve quelque chose de mieux à grailler. Enfin, elle y réfléchira après son travail parce qu’elle pose le plateau-repas par terre et se remet aussitôt à la tâche. Et faut dire que quand on est super concentré sur quelque chose, le temps passe sans qu’on s’en rende vraiment compte. Quand Ingrid se met à râler parce que ça manque de lumière, ici, putain, elle se rends compte que c’est normal car le soir tombe.

Bon, elle pique un peu du nez et sent son ventre gargouiller un peu donc elle décide d’arrêter pour aujourd’hui. Elle appelle ses deux Evoli et est plutôt surprise d’en voir trois rappliquer avant de se souvenir de l’aventure de tout à l’heure. Tellement dans son monde qu’elle avait déjà oublié, la meuf. M’enfin, un troisième bout de chou tout beau, c’est bien aussi. Si on lui demande, par contre, elle répondra qu’elle n’a pas eu le cœur à abandonner cet Evoli. Un Evoli offert par Artyom, qu’elle dira, ça évitera toute enquête sur sa provenance car elle se fera taper sur les doigts si il vient de la réserve Stal.

Si c’est le cas, Tolstoï peut s’en vouloir qu’à lui-même d’engager des mecs incompétents pour s’occuper et garder des pokémons. Peut-être qu’elle glissera un mot anonyme dans la boite à suggestion de la salle de repos. Ouais, elle fera ça un jour. En attendant, elle verrouille la porte de l’atelier derrière elle et s’en va en sifflotant retourner dans ses quartiers.

Elle réfléchira au reste plus tard.