Less questions, more sex

Une convocation dès le matin. C’est la première chose qu’aura reçu Artyom a son réveil : son Cornèbre était venu à ses côtés le picorer un peu pour avoir son attention dès qu’il avait ouvert l'œil, pour le prévenir d’un message qui lui était destiné. Le militaire n’a pas attendu : les ordres de Tolstoï, ça n’attend jamais. Enfin, c’est ce qu’il a déduit en recevant le message- il n’y a que lui pour envoyer de tels messages au réveil… et voir les mots dessus ne font que confirmer ses doutes. Un ordre d’aller dans sa chambre directement pour s’occuper de je-ne-sais-quoi. Pas plus de détails, c’est un peu plus étrange- mais bon, sûrement qu’Ilya voulait parler de choses assez secrètes et donc qu’il valait mieux ne pas mettre trop d’infos dans le message, au cas où…

Du coup, il n’a pas attendu : tenue de militaire bien mise, cheveux bien coiffés et attachés, et le voilà déjà parti pour la chambre d’Ilya. Et aussitôt qu’il y est, hop, il frappe à la porte, annonce son arrivée, entre dans la pièce et…

Personne.

Bizarre. Il hausse un sourcil, s'avance, tourne la tête pour vérifier, mais… personne sur le lit, ni autour- mais le message disait bien qu’il serait là… non ?

Et aussitôt qu’il compte se retourner, le claquement de la porte fait sursauter le militaire, et la confusion ne tarde pas non plus à l’attraper aussitôt que le bruit caractéristique de la serrure scellant la porte résonne dans la pièce…

Artyom se retourne, et là, il voit enfin Ilya- derrière lui, devant la porte et bloquant le passage, avec… une drôle d’expression. Une qu’il avait déjà vu à de nombreuses rapides, qu’il aimait avoir lorsqu’Ilya lui écrivait et donnait d’autres lettres “d’amour” ou qu’il allait parler de choses complexes et difficiles à comprendre.

Il avait quelque chose en tête, quelque chose d’étrange ou de bizarre, et Artyom sentait déjà qu’il était dans une situation qui n’allait pas être simple. Il en avait déjà les épaules tendues… mais il se met rapidement au garde à vous et essaie d’avoir une expression neutre pour être présentable.

- … Monsieur, vous aviez besoin de me parler d’une mission ou d’autre chose d’important ?

Par pitié qu’il se trompe sur le côté difficile et qu’Ilya n’allait pas lui proposer quelque chose de bizarre… Même si son expression ne le rassure pas.

Less questions, more sex

Oh, sweet summer child.

Il aurait dû se douter depuis le temps et les fois que ça lui arrive, qu’Ilya avait quelque chose en tête et qu’il n’allait pas s’en sortir avec des explications aussi aisément. Artyom ne pouvait qu’être confus, poser une simple question sur ce qu’il lui voulait- mais aussitôt qu’il l'aperçoit, ce collier à piques…

Ses sourcils se froncent, il s’apprête à prendre un pas en arrière, à aller le harceler de plus belle pour des explications- mais tout ça, c’est arrêté net d’un ordre direct de son supérieur. Sa plus grande faiblesse, l’une des choses qui le rend subitement plus docile et obéissant- voilà qu’Ilya allait complètement en profiter pour faire encore quelque chose qui allait échapper au militaire, toujours l’air paumé dans son regard alors qu’il se laisse bien gentiment approcher.

C’est comme ça qu’il se retrouve avec l’accessoire pour Pokémon bien attaché à son cou, avec Ilya qui l’observe semble fier de son coup… voir même plus- mais ce n’est pas comme si Artyom comprenait les intentions cachées dans la tête de son compagnon. Oh, qu’il aurait voulu ; mais non, Ilya revient le malmener de plus belle en lui attrapant les cheveux par la racine pour le tirer en arrière sans le faire inutilement souffrir, lui susurrant de bien curieuses paroles au creux de l’oreille. Un geste qui fait légèrement sursauter son cœur, appréciant toujours ressentir la présence de son amant contre lui et l’entendre lui parler d’une telle façon.

Si seulement Artyom arrivait à comprendre le sens de cette étrange énigme qu’il lui offrait. La seule façon d’en avoir ? Trouver une façon de prendre la main dans ce drôle de jeu dont il ne comprenait ni les règles ni les conséquences. Surtout lorsque quelqu’un comme son compagnon et supérieur vient mener la danse, entre ces accessoires et cette morsure offerte sur son cou qui a bien failli lui tirer un petit gémissement si le militaire n’avait pas eu le réflexe de serrer les dents.

Même s’il est difficile de résister à ces assauts de sa part, aussi étranges qu’intéréssants voir excitant avec ses gestes et paroles qu’il lui offre, ce petit compliment qui le fait doucement rougir et lui offre un frisson agréable sans qu’il ne comprenne pourquoi- le militaire ne veut qu’une chose, c’est comprendre ce qu’Ilya voulait de lui… et surtout, pourquoi lui mettre un tel accessoire autour du cou.

Alors si la seule façon de le faire était de le lui tirer de force… Artyom n’allait pas se priver.

Sans hésiter plus longtemps, le militaire vient attraper l’un des bras de son compagnon qui était encore à le déshabiller- et il n’attend pas que l’effet de surprise se dissipe pour aller le tirer, le forcer à se mettre sur ses côtés, pour qu’Artyom vienne utiliser son propre corps comme obstacle et le pousser contre le mur le plus proche, le piégeant entre ses bras de chaque côté de sa tête, et entre son corps et la surface de la pièce, son air confus maintenant effacé pour en laisser un froid et sévère au regard dirigé pile dans celui de son compagnon piégé- le regard du militaire sérieux qui n’allait pas se laisser faire cette fois aussi aisément, maintenant qu’on lui avait offert l’invitation.

- Je veux ces explications, Ilya.

L’insistance sur le ‘veux’ et le prénom de son compagnon est forte, de ces mots prononcés avec sérieux et presque murmurés mais bien audibles, au vu de la proximité entre leurs visages. Et il n’attend pas, il ne sait pas exactement comment jouer à ce petit jeu- mais utiliser les armes d’Ilya contre lui-même après les avoir aperçus, ça, le militaire en était bien capable, l’une de ses mains stoppant son contact contre le mur pour se glisser dans la nuque du blond, jouer et pousser ses mèches pour libérer l’accès à l’une de ses oreilles, à laquelle Artyom vient y déposer quelques paroles dans son creux avec un souffle chaud.

- Je ne suis pas un Démolosse. Ni un “chienchien”. Je n’ai pas à avoir de collier.

Et pour insister là-dessus… La main qui s’était libérée précédemment commençait déjà à venir se réfugier du côté de son propriétaire, ses doigts glissants déjà sur la surface du collier à piques pour y chercher ce qui retenait l’accessoire de force autour de son cou. Était-ce un peu de défi qu’il donnait à son compagnon ? On parle d’Artyom, peut-être qu’il restait une part de sérieux plus importante qu’on ne le croit- mais le militaire savait que lorsqu’Ilya était ainsi… c’est qu’il cherchait à jouer avec lui.

Il n’est peut-être pas le plus adroit ou réceptif dans ces moments-là, Artyom. Mais il voulait comprendre ce qu’il avait en tête cette fois avant de se faire traîner tout le long du jeu, et il n’allait pas se laisser faire aussi aisément.