When you stare into your past, your past stares back at you

Cela lui aura pris de nombreux jours, mais Artyom avait enfin repris le courage et la confiance nécessaire pour retourner à la base Stal, maintenant que sa “crise” avait été calmée. Oh, que cette mission l’avait bouleversée, et il en avait encore un peu mal au ventre rien qu’à y repenser… Mais le militaire ne pouvait éternellement fuir le problème, et de toute façon, il fallait qu’il retourne travailler pour aider la team à devenir plus forte et plus puissante. C’est son rôle, en tant que militaire.

Il n’était revenu qu’hier soir, ayant fait de son mieux pour qu’on le laisse encore un peu seul le temps de reprendre ses habitudes- mais au moins, les gens savaient qu’il était de retour pour reprendre ses fonctions.

Et malgré ses “aventures” dans la toundra épuisantes, Artyom était pourtant présent, ce matin bien tôt, pour son entraînement journalier. Certaines habitudes ne se perdent pas, même si la fatigue mentale et musculaire reste assez grande après tout ça : mais il refuse de laisser ses traumatismes reprendre le dessus, ne veut pas se montrer faible devant les autres- il l’avait été déjà bien trop longtemps.

Pourtant… À peine dans la cour et déjà prêt à se mettre au travail, c’est une présence qui l’arrête déjà, le saluant- salut qu’Artyom fait de même, mais d’un simple geste de tête. Oh, quand il avait encore ses moments, difficile de vouloir parler ou de trouver les mots justes, les actions suffisent à mieux s’exprimer, de toute façon. Mais son camarade décide que ce moment d’entraînement serait parfait pour s’excuser à propos de ce qui se passait, Arty réfléchit déjà à comment s’exprimer et…

Les yeux bleu glace du militaire firent l’erreur de se déplacer vers quelque chose qui bouge dans son champ de vision- cette fille.

Quelques instants, il perd le fil, ne peut la quitter des yeux, alors que les souvenirs douloureux essaient de revenir, de l’attaquer à nouveau- mais il s’est préparé, il n’a pas
passé ces moments dans le froid à se tourner les pouces, il doit résister et montrer qu’il ne peut plus être arrêté par ses faiblesses.

Mais cette fois, le temps de reprendre ses esprits, il entend, arrive à comprendre plus ou moins ce qui arrive- et bien qu’il ne regarde plus, la voix de Cassandre reste là et se permet de lui raconter la scène à défaut de l’observer. Cette fille… Elle ne devait pas être là, même son camarade le dit, mais elle ne veut pas le lâcher. Elle est trop attachée à celui qui l’a sauvé- et sûrement celui qui s’occupe d’elle, ce que Arty croit en tout cas n’ayant pas été présent ces derniers temps.

Heureusement, Cassandre revient après un moment, reprend la parole- et Artyom arrive à remettre son regard sur lui, secouant la tête et employant quelques petits gestes de ses mains pour indiquer de ne pas s’inquiéter, et qu’elle peut rester. Il n’avait pas encore la force d’utiliser sa voix pour communiquer et son ami devra faire avec- heureusement que ce n’est pas la première fois que le militaire fasse ce genre de chose devant lui ou d’autres camarades.

Avant de commencer, cependant, l’homme décide d’ajouter une dernière petite chose de ses gestes- et encourage Cassandre à interrompre l’entraînement pour se concentrer ailleurs s’il en a besoin. Après tout, le militaire ne voulait pas que son camarade se force dans un entraînement qui pourrait le mettre à mal, ou s'il veut passer plus de temps avec Summer. Mais sans plus attendre et gaspiller de temps, voilà qu’Artyom commence les premiers étirements nécessaire, n’hésite pas à montrer ce qu’il fait pour que Cassandre l’imite- il était temps de reprendre la routine.

When you stare into your past, your past stares back at you

Un chic type ? Il laisse échapper un tout petit sourire, qui disparaît bien aussi vite- Artyom ne se voit pas comme quelqu’un du genre, mais si c’est ce que Cassandre veut penser… il n'allait pas embêter son camarade là-dessus. Ils étaient là pour s’entraîner, après tout… et le militaire n’allait pas perdre trop de temps à discuter.

Alors qu’il termine ensuite une petite série de pompes tandis que son camarade fait des entraînements plus appropriés à l’activité qu’il voulait faire ensuite, c’est un fredonnement qui arrive à le déconcentrer et à le sortir de ses pensées- oh, il n’est clairement pas embêté ou dérangé, mais c’est de la curiosité qui le prend, reconnaissant sans l’ombre d’un doute la chanson qui était fredonnée.. et cela semblait aussi avoir eu l’attention de Cassandre, qui se permet un commentaire là-dessus. C’est avec un léger “hm” positif qu’il répond, ne pouvant qu’être d’accord- Summer chantait bien la mélodie que le militaire ne connaissait que trop bien.

Cassandre repart bien vite à son entraînement… Apparemment, il avait fini ses étirements de son côté et était parti faire de l’escrime avec son Pokémon comme partenaire- Artyom n’avait pas l’entraînement nécessaire pour réussir à se débrouiller dans ce domaine. Enfin, les militaires de sa trempe ne font pas vraiment dans l’escrime après tout… et puis, lui voulait encore ajouter quelques étirements de son propre côté, chose qu’il fait donc.

Mais, entraîné par cette musique fredonnée, et par les souvenirs qui lui reviennent, en majorité positifs et pleins de bons souvenirs… Artyom se sentait plus détendu, plus calme- et s’il était trop difficile pour lui de parler de vive voix, ce chant lui donnera le courage de faire une de ses activitées favorites, en plus de ses étirements- à son tour, il ne peut s’empêcher de fredonner, la bonne humeur s’installant enfin. Certes, sa voix n’est clairement pas aussi forte que celle de Summer, se voulant être discret- mais… difficile de résister à l’appel du chant.

Dire qu’il ne chante jamais devant personne… Il avait beau avoir une belle voix, on lui avait toujours dit que les militaires ne chantent pas- mais un peu “d’encouragement” semblait suffire à le lancer là-dedans, tandis qu’il reste concentré sur sa tâche, bien qu’il n'hésitera pas à s’arrêter son fredonnement si on le perturbe ou si la jeune fille décide de ne pas continuer le sien pour une quelconque raison.

When you stare into your past, your past stares back at you

Un chant fredonné à deux, chacun de son côté, mais qui donne une belle mélodie à cet entraînement matinal… de quoi donner de l’énergie et un peu de baume au cœur au soldat, qui avait bien besoin de choses pour lui remonter le moral en ce moment. Enfin, il ne va pas non plus chercher volontairement le contact avec Summer, encore assez “timide” et ne voulant pas non plus effrayer la jeune fille : rien que de chanter de loin est une interaction qui lui suffit et lui plaît.

L’homme se concentrera sur ses étirements, sur des pompes et autres exercices qui ne nécessitent pas trop de se déplacer- des choses pour reposer un peu son corps après son séjour dans la toundra, sans ne rien faire non plus. Il avait besoin de plus d‘étirements avant d’aller courir pour le coup, alors développer un peu plus des entraînements plus basiques lui suffisaient… et lui laissait plus de souffle pour continuer à fredonner cette mélodie, qui arrivera à durer tout le long de la chanson.

Artyom ne comptait pas reprendre de chant de suite- de base, il ne chante jamais devant les autres, mais Summer avait réussi à l’encourager indirectement à la suivre dans ce fredonnement. Il peut entendre Cassandre commencer à lui parler, et les deux se mettent à chanter ensemble à leur tour, mais Artyom, plus timide, préférera laisser les deux chanter ensemble pendant qu’il continue ses entraînements de son côté. Entraînement qui prendra un peu de temps- mais maintenant terminé…  il dirigea son regard sur Cassandre- oh, il pouvait voir Summer du coin de l'œil, mais le militaire faisait de son mieux pour ne pas laisser son passé le submerger.
Pas maintenant. Il s’était préparé dans la toundra, il doit tenir, pour lui, pour Summer et Cassandre- il ne faut pas qu’il se montre faible.

L’homme secoue la tête comme si cela l’aidait vraiment à dissiper ces souvenirs- et se dépêche de venir près de son camarade- pour se figer lorsqu'on le pointe soudainement du doigt. Avait-il fait quelque chose de mal… ? Confus parce qui se passait, mais ne voulant pas non plus laisser sa peur le gagner, Artyom dirige son regard vers le sol, laissant Cassandre s’occuper de la conversation et attendant sagement qu’il ait fini avant de proposer la suite de l'entraînement qu’il avait en tête, celui de courir un peu ensemble.

Mais un geste soudain, un salut militaire, arrive à attirer son attention- et enfin, le militaire ose la regarder, aussi curieux qu’un peu gêné, comme s’il avait peur que sa propre présence effraie l’enfant… et il se dépêche de lui rendre le salut- même si elle n’était pas dans l’armée, il respecte grandement son geste- et de toute façon… toute personne qui a vécu de sa souffrance comme lui dans l’enfance est quelqu’un qu’il voit comme un camarade, quoiqu’il arrive.

Le militaire regarde les gestes de Summer, penche un peu la tête sur le côté pour montrer qu’il essaie de comprendre- il faudra sûrement du temps pour bien se comprendre… Peut-être qu’un jour, il pourrait lui apprendre le langage des signes- cela servait lorsque ses périodes de silence prenaient le dessus. Mais Cassandre viendra à la rescousse en venant traduire les gestes de Summer et expliquer ce qui se passe.

Artyom ne cache pas une légère surprise sur son visage- il ne pensait pas entendre une telle chose aujourd’hui. C’est vrai qu’avec le choc de la mission et de son passé… il avait eu une sacré réaction qui restait encore difficile à complètement effacer. Mais… Le militaire ne cherchait pas à l’effrayer. Faire face au passé qui revient à la moindre vue de quelque chose qui pourrait être en lien avec était juste quelque chose qu’il devait affronter et apprendre à vivre avec- mais Artyom n’avait jamais eu l’aide qu’il fallait pour cela.

… Mais peut-être… peut-être qu’il pourrait devenir “ami”’ avec Summer pour essayer de l’aider à se concentrer sur l’avenir et être là pour aider si le passé vient la hanter à son tour. Et puis, avoir une camarade qui aime aussi s’exprimer par le chant est quelque chose de rassurant, d’un côté, se sentant moins seul à penser ainsi. Il regarde en direction de Cassandre, hoche la tête- bien qu’il n’est pas très sûr de s’il ferait un bon ami pour Summer, mais… autant essayer.

Le militaire s’agenouille près de Summer avec un air doux, un léger sourire affiché même, puis imite son geste d’avant ou elle joignait ses mains pour les serrer fort ensemble avec les siennes- avant d’approcher sa main de la sienne, comme pour lui proposer d’être amis en serrant leurs mains de cette même manière.