Vania a toujours été plus matheux que littéraire... là où il laisse Louison copier ses devoirs en biologique, arithmétique et physique, c'est plutôt l'inverse en ce qui concerne les cours de langue. D'autant qu'il n'a pas pris l'option "langue morte" par passion, mais plus dans l'espoir de faire plaisir à son père en étant un élève modèle.
Plus le temps passe, plus il regrette cette décision. Mais bon, au moins, il partage cette classe avec son meilleur ami. Ça pourrait être pire... alors, même si cette sortie scolaire ne le galvanise pas vraiment, qu'il a manqué de s'endormir debout, et que ses yeux meurtris n'en peuvent plus d'essayer de lire du Zarbi, il tient bon.

Enfin, vient le repos tant mérité. Un petit pique-nique pour éviter que les élèves ne meurent de faim à midi. Personne ne remarque que Vania et Louison partent s'assoir un peu plus loin, en retrait. Parce qu'ils sont discrets comme des petits Rattata, et les professeurs estiment sûrement qu'ils sont assez grands pour pouvoir s'éloigner sans danger. En tout cas, ça arrange le jeune garçon, qui se plait toujours à partager des moments en solitaire avec son "ami".

Une main porte son sandwich à sa bouche, l'autre effleure la main libre de Louison. Il aimerait se permettre des choses un peu plus folles, essayer de lui voler un baiser pendant que personne ne regarde, mais il doit bien admettre que c'est un peu trop dangereux. Il sera plus facile de retirer sa main si quelqu'un les voit que d'expliquer pourquoi leurs lèvres se touchaient. L'excuse du bouche à bouche semble amusant cinq secondes, mais il sait que personne ne serait convaincu.

Alors il se contente de ce simple contact, qui suffit à faire battre son cœur et à apaiser ses pensées sombres. Bientôt, il faudra repartir écouter le blabla incessant du professeur et se tuer les pieds sur les pavés des ruines Sinnoïte. Il tient bien à profiter de ce moment privilégié, tout droit sorti d'un rêve.

Vania ne remarque pas le bruissement des branches venant de derrière eux, trop perdu dans l'instant présent. Ce n'est que quand Louison lui tapote l'épaule pour lui faire remarquer qu'il voit une silhouette sortir d'un buisson. Il n'a même pas le temps de paniquer, puisque l'intrus à leur petit pique-nique se révèle n'être qu'un petit Riolu maigrichon.

Il ne semble pas agressif non plus. Plutôt... timide ? Et curieux... en particulier envers le sandwich de Vania.
Pas besoin d'avoir la lecture d'émotions du Pokémon face à lui pour comprendre ce qu'il veut. Il peut presque entendre son estomac gargouiller. Et bien qu'on lui ait dit de nombreuses fois de ne pas nourrir les Pokémon sauvages, il ne peut pas rester indifférent à ce pauvre petit louveteau affamé. Vu sa taille, il n'est pas impossible qu'il se fasse doubler par ses congénères plus fort en ce qui concerne la nourriture.

Alors, c'est avec un sourire tout aussi timide que le Riolu lui-même que Vania arrache le quignon de son sandwich pour le donner au Pokémon Combat. Bien qu'hésitant sur ses premiers pas, il finit par se jeter dessus et partir se cacher dans le buisson pour finir son festin, peut-être par peur que les humains ne changent d'avis ? Ça fait doucement rie les deux garçons, attendris et surpris par le comportement de la créature... qui ne tarde pas à revenir à la charge.
De moins en moins craintif, il accepte avec joie le paquet de chips et la brique de jus de Mepo qu'on lui tend. Si bien que pour la première fois de sa vie, sans doute, son ventre est tout rebondi, plein à craquer de nourriture.

Difficile de l'imaginer repartir comme ça... et de toute façon, il semblerait qu'il ne veuille pas.
Quand les deux ados se lèvent pour rejoindre leur classe, le canidé attrape la main de Vania. Il ne veut pas qu'il parte. Pas sans lui.

Vania ne saura sûrement jamais si le Riolu avait vraiment apprécié sa générosité ou s'il voulait juste profiter d'avoir de la bouffe gratuite, mais il ne s'en plaint pas. Il s'y est attaché, à cette boule de poils. Et il semblerait que ça soit devenu - plus ou moins vite - réciproque.