Encore une journée quelconque. Enfin, pour un sbire Stal.
Volodya doit admettre qu'il s'en sort bien... il n'est pas dans la branche armée comme certains de ses collègues, qui se retrouvent pris dans un genre de guerre des gangs. La décision de Tolstoï de partir en guérilla ne l'affecte pas vraiment. C'est toujours la même routine. Quelqu'un entend parler de Pokémon rares dans une zone ou appartenant à un certain dresseur, et il faut le ramener à la base en un seul morceau (de préférence). Pas le métier le plus stressant, mais au final, le jeune homme se retrouve à angoisser par proxy pour les autres.

Surtout ce satané Cassandre qui lui ferait pousser des cheveux blancs si sa tête n'en était pas déjà couverte. S'il continue à se tuer au travail, c'est Volodya qui va devoir aller consulter un psy à défaut de pouvoir convaincre son ami de faire de même.

Tout ça pour dire qu'il considère sa pause clope bien méritée.

Depuis le temps, le froid de la toundra n'affecte plus ses mains et c'est sans effort qu'il allume sa cigarette, observant les nuages qui glissent doucement dans le ciel. Il se surprend à rêvasser comme un enfant, à chercher des formes, des visages et des Pokémon dans la vapeur d'eau. Alors quand il entend des pas dans la neige, il ne réagit pas. Pas tout de suite. Il lui faut un moment pour réaliser que quelqu'un s'approche bel et bien, et en voyant de qui il s'agit, il croit halluciner.

Ce n'est pas un collègue, clairement pas. Et la demoiselle n'a pas l'air d'être une dresseuse courageuse venue affronter des Zoroark ou capturer un mignon petit Lixy. Ses yeux sont plongées dans les ruines, comme si elle revivait un rêve - ou plutôt un cauchemar à en croire son expression. L'instinct de Volodya le met immédiatement sur ses gardes. Il pense très vite à une ranger en civile venue investiguer le coin et... ça serait plutôt fâcheux pour la team.

Il s'approche l'air de rien, et s'il essaie de se montrer sympathique, sa voix fait néanmoins sursauter la jeune femme.

Bonjour ? Je ne m'attendais pas à trouver quelqu'un ici... qu'est-ce qu'une jeune femme comme vous vient faire ici ?

Il tire une bouffée de clope, essaie de paraitre naturel.

Vous ne trouverez rien d'intéressant ici... les Pokémon évitent cet endroit comme la peste. Peut-être les fantômes... ou juste les morceaux de rouille.

S'il s'agit vraiment d'une curieuse en quête d'aventure, il devrait être facile de la convaincre de partir. Mais quelque chose dit à Volodya que ça ne va pas être si simple que ça...

Il a bien eu raison de s'attendre à un cas plus complexe qu'une écervelée perdue dans la toundra.
Il n'a pas besoin d'en entendre beaucoup pour comprendre que cette intruse est du genre têtue. Et ne va pas juste écouter ses "bons conseils".

Elle lui répond non sans une certaine insolence qui lui fait froncer les sourcils, mais il s'efforce de rester poli. Ce n'est pas en lui criant dessus qu'il va la dissuader de faire son intéressante, il s'en doute bien.
Quelque part, il lui rappelle son soi adolescent, et il n'est pas sûr d'apprécier cette rencontre.

Elle essaie de s'en aller, le dépassant sans même lui adresser un regard. S'il pouvait la faire partir sans avoir à agir physiquement, ça l'arrangerait... mais il sent que les choses risquent de tourner au vinaigre. Discrètement, il murmure un petit ""ksksks", faisait apparaître un certain Miaouss de derrière un mur effondré. Vermine va devoir interrompre sa chasse aux Rattata un instant, son humain risque d'avoir besoin de lui.
Il grimpe sur son épaule, restant à l'affut.

Figurez-vous qu'il faut des gens comme moi pour dissuader les petits curieux, siffle-t-il en essayant de cacher son agacement, vous seriez pas le premier ni le dernier accident, mais j'ai pas envie de jouer les infirmières si vous vous plantez le pied sur une barre d'acier.

Il la suit l'air de rien, espérant qu'elle ne s'approche pas de l'entrée de la base. C'est probablement la dernière chance qu'il lui laisse de partir sans histoires, en revanche.

Voilà que la miss se met à crier et à jurer. Volodya n'est pas certain de ce qu'elle a en tête, mais il est clair qu'elle doit avoir un Mimigal au plafond pour absolument vouloir trainer ici, quitte à "se laisser crever". Elle part en monologue. Comme quoi elle ne manquera à personne, qu'elle n'est qu'une moins que rien et qu'il vaut mieux qu'elle ait un terrible accident comme ce contre quoi le jeune homme essaie de la mettre en garde.

Il soupire, se pince l’arête du nez. Cette intruse lui rappelle un peu trop Cassandre, entre son entêtement digne d'un Tiboudet et sa tendance à se dénigrer. Mais il n'est pas psy. Et elle n'est pas son amie. Alors même s'il lui crierait bien d'aller se faire soigner, il a d'autres priorités, et notamment celle de l'empêcher de découvrir la base, même s'il a fini par comprendre qu'elle n'était ni ranger ni espionne, juste une malade mentale.

Vermine, tu sais quoi faire.

Le Miaouss saute de l'épaule de son compère et en quelques bonds, se plante devant l'inconnue. Dans sa surprise, elle n'a d'autre choix que de le regarder. Cruelle erreur... les yeux du matou se mettent à briller d'une lueur étrange, qui stoppe la jeune femme net. Son pauvre petit Zorua ne s'en sort pas mieux, lui aussi victime de l'Hypnose. C'est une bonne chose de faite.
Maintenant... trouver quoi faire. Il ne peut pas exactement la porter, il n'est pas vraiment musclé... où est Artyom quand on a besoin de lui ?

Et comme si Arkae l'avait entendu et avait un drôle de sens de l'humour, arrive un Cerbyllin avec, sur son dos, une silhouette familière.
Pas le temps de discuter avec l'armoire à glace. Il n'est pas seul. Une demoiselle aux cheveux blancs descend - ou plutôt se casse la gueule de sa monture. Sa ressemblance avec la brune ne laisse aucun doute - elles sont sœurs. Et l'albinos semble être là pour la raccompagner chez elle. Volodya ne comprend pas grand chose, d'autant que les sœurettes n'ont pas l'air ravies de se retrouver. La voix de sa jumelle l'ayant sortie de sa torpeur, l'intruse se met déjà à lu gronder dessus.

Mais bon... il n'a pas à se plaindre. Elles disparaissent ensemble, probablement en direction de Thunduruska. Si elles partent juste se suicider dans la toundra, ça lui en touche une sans faire bouger l'autre, tant qu'elles se tiennent loin de la base.

Il échange un regard et une salutation polie avec Artyom. Lui non plus ne semble pas trop comprendre, mais les cernes sous ses yeux lui font comprendre qu'il s'en cogne un peu. Ce que Volodya peut comprendre. Il n'est pas certain d'un jour revoir la brune ou son clone aux cheveux blancs, et c'est sûrement mieux comme ça. En tout cas, ça fera une histoire intéressante à raconter aux autres.