As dense as a neutron star

Cela faisait à peine quelques mois qu’Artyom s’était retrouvé dans la Team Stal. Un choix fait plus ou moins rapidement… mais un choix qu’il avait aussi dû faire pour sa propre survie. S’il était resté là-bas, dans l’armée… non. Il n’aurait jamais pu, lui qui vit pour le rouge, pour le communisme… pour ce qu’était Strana à l’origine. Rester aux côtés de traîtres qui soutiennent la Tsarine, qui veulent travailler pour elle… Cette idée même lui donnait l’envie de faire brûler ce monde une bonne fois pour toutes.

Mais il n’est qu’un soldat. Un soldat fait pour être parfait, pour suivre les ordres et les exécuter comme il se doit, sans faillir, sans poser de questions. Il ne peut prendre d’initiatives sans avoir la peur que ses anciens “camarades”, ses supérieurs… que tout le monde vienne l’engueuler, le punir d’essayer ne serait-ce que d’avoir une pensée pour lui-même. Il n’a pas le droit- un bon soldat ne doit pas poser de questions.

Proposer de venir travailler en tant qu’ancien soldat dédié à la cause communiste à la Team Stam pour essayer de faire revenir la Strana qu’il aimait et voulait protéger était l’étape la plus logique à prendre. Il se fichait de ces rumeurs qui disaient qu’elle ne portait plus ces valeurs rouges- Artyom ne pouvait pas se permettre de laisser le moindre espoir passer. Et… Il avait trouvé d’autres camarades comme lui, alors il fallait qu’il reste à présent. Cette Team est tout ce qui lui reste à présent. Son seul espoir de survie… son seul espoir d’une vie meilleure. D’être de nouveau utile dans ce monde.

Artyom n’aurait cependant pas pensé qu’il aurait le droit de travailler en tant que garde privé pour le leader de la Team lui-même. Il avait vite fait ses preuves une fois arrivé ici, vu comment il suit bien les ordres et fait tout comme on lui demande sans poser de questions- mais de là à ce qu’on lui fasse confiance pour protéger Tolstoï… C’était un honneur, mais aussi une mission qu’il suivait à la perfection. Uniforme et béret militaire toujours propre et porté comme il se doit, arme à feu toujours avec lui et prête à être usée au moindre problème, mais toujours silencieux et capable de se fondre dans le décor dès qu’on ne demande pas son attention ou qu’on essaie de lui parler… il est un bon garde, comme il le faut. Et il est fier de son rôle.

Peut-être qu’il ne parle jamais, sauf lorsque Tolstoï ou un autre supérieur lui demande quelque chose. Mais ça lui suffit, d’être juste quelqu’un qui vit dans l’ombre d’autrui jusqu’à la fin de ses jours. C’est pour cette raison qu’il existe.

Aujourd’hui encore ne sera pas une exception. Une fois ses entraînements du matin terminés, Artyom avait déjà fait son chemin, pour attendre Tolstoï devant la salle où il se reposait la nuit. Oh, le soldat ne dort pas beaucoup de base- il avait appris à tenir un rythme difficile déjà jeune, encore plus durant son temps à l’armée… et il était toujours prêt à la même heure pour protéger le leader dès qu’il était réveillé et prêt à travailler à son tour.

Tout ce qui reste à faire, c’est attendre qu'il apparaisse, le saluer comme un militaire le ferait, et il serait de nouveau prêt à le protéger dans son ombre pour la journée. Un rythme qui lui convient parfaitement.

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Il est vrai qu’en voyant son supérieur arriver sans vraiment sembler être prêt pour la journée, Artyom est surpris. Mais il le cache, ne laisse pas son air le transparaître- un bon soldat ne doit pas montrer d’émotions, il ne doit pas “penser”. Chose que le militaire essaie tant bien que mal de faire, mais ne pas penser est difficile- alors il a appris à le cacher sous un air froid et neutre. Un échec qui, même s’il arrive à le cacher, continuera de le hanter quoiqu’il arrive.

Autre chose étrange, voilà qu’on l’invite à entrer dans la chambre… Normalement, il n’a pas à y mettre les pieds- et l’espace d’un instant, Artyom se demande si quelque chose d'exceptionnel ou d’étrange se passait, aujourd’hui… mais il refuse de poser des questions, et se dépêche d’entrer lorsqu’on lui demande. La porte se trouve verrouillée aussi vite, chose habituelle normalement quand c’est dans le bureau du leader… mais pas dans sa chambre avec le militaire présent dedans. La situation est bien étrange, et Artyom doit résister à l’envie de briser le silence pour demander à Tolstoï s’il va bien, si quelque chose se passe- mais cette fois… La phrase qui sort du leader est surprenante, assez pour réussir à faire perdre l’air neutre que le soldat gardait pourtant si bien habituellement.

Le serrer dans ses bras ? Ce n’est pas le genre d’ordre qu’on donne à quelqu’un comme lui… mais le rappel de l’ordre fait vite revenir Artyom à la réalité, qui se hâte de reprendre un visage neutre et approche son supérieur pour suivre l’ordre- enfin…. Essayer, surtout. Il ne prend normalement personne dans ses bras. Peut-être qu’il l’avait fait avec des camarades dans le passé, lorsque ceux-ci se sentaient mal, faibles- mais jamais de sa propre initiative.  Alors lorsque c’est à lui de le faire, c’est maladroit, confus, ses bras cherchent comment serrer Tolstoï de manière à ce que cela soit confortable pour eux deux… ce n’est pas le plus simple, mais il doit suivre la demande.

Pourtant, il faut l’admettre… ce n’est pas un geste désagréable. Ressentir la chaleur de quelqu’un, avoir un contact avec une personne qu’il voit comme une présence de “confiance”... c’est une drôle de situation, mais Artyom l’appréciait, même s’il ne doit pas le montrer non plus, malheureusement. L’homme sent même ce frisson qui parcourt d’un coup son supérieur- mais il ne lâche pas, le garde un peu plus contre lui par réflexe. Il ignorait quand il fallait lâcher, alors… Artyom attendrait qu’on lui donne un nouvel ordre.

Mais celui-ci ne vient pas. Non, c’est une drôle de question, une qui le surprend autant qu'elle l’effraie, assez pour le faire faiblir et voir pour quitter ce contact avec Tolstoï- mais ses menaces s'arrêtent vite, le force à le reprendre dans ses bras de plus bel, comme s’il allait vraiment mourir s’il le lâche. Pas forcément des mains de son supérieur, mais… plutôt de celles de ses anciens supérieurs, ceux qui avaient justement forgé son passé. Lui-même ne comprenait pas, mais quelque chose en lui disait que s’il lâche Tolstoï, il n’y aurait plus rien pour le protéger, alors… le lâcher était hors de question.

Quelques instants de silence règne, le temps de réfléchir, de trouver la manière de le dire, alors que Tolstoï est contre son épaule, une chose étrange pour un leader et son soldat. Après tout… Pourquoi s’intéresser au passé d’un simple pion remplaçable, comme lui ? Artyom ne comprend pas- mais espère ne pas avoir à trop réfléchir, pour sa propre sécurité.

- … Oui, monsieur. Mon passé contient des moments de flou et des trous, cependant. Mais j’en ai gardé la majorité.

Au fond de lui… Artyom veut demander pourquoi. Ce qui intéresse tant le leader pour que cette question lui soit posée. Mais en même temps, l’idée l’effraie. Devoir parler de son passé, replonger dans ces souvenirs où il avait dû être brisé des années, encore et encore, pour devenir le soldat parfait… C’est à son tour de frissonner- il essaie de ne rien montrer, de ne pas se montrer faible un seul instant, pourtant, ce frisson-là ne pourra être retenu.

Il est effrayé, mais un soldat bien obéissant doit suivre les ordres et faire ce qu’on lui demande, même s’il en a peur. Est-ce que Tolstoï allait lui en demander plus… ? C’est cette question qu’il l’effraie à présent.

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Il était désolé… Artyom ne comprenait pas vraiment ce que Tolstoï cherchait à dire, ou à faire. Mais pas le temps d’y penser plus, voilà que son supérieur, à son tour, vient le prendre dans ses bras- un geste surprenant, mais le militaire tente de cacher sa surprise en se concentrant plutôt sur les étranges mots que Tolstoï lui donne… et vraiment, il en serait presque inquiet d’entendre tout ceci, tant il n’est pas habitué à ce que l’on cherche à le comprendre, à savoir comment il se sent… non, c’était normalement l’exact opposé- et Artyom ne comprend pas.

Tout ce qu’il fait, c’est reculer son visage neutre pour permettre à son supérieur de l’observer et de le scruter comme demandé, le temps de chercher une réponse à ces questions bizarres- depuis quand faut-il qu’il donne son véritable avis sur des choses ? Est-ce un piège… ? Mais il n’a pas le droit de mentir non plus… Que c’est compliqué.

Mais un ordre reste un ordre, une demande reste une demande, et Artyom doit les suivre quoi qu’il arrive.

- Je n’ai pas eu l’occasion de trouver mon “plat favori”, monsieur. Tant que les repas que je prends me permettent de faire mon devoir, c’est tout ce qui importe. J’y porte attention à chaque fois, de façon à ce que vous puissiez toujours compter sur moi pour suivre les ordres.

Une réponse logique, pour lui qui est attentif à son travail… mais Artyom se dépêche d’enchaîner, pour répondre aux questions à son sujet.

- … Je me considère “heureux” d’être ici, cependant. Je peux continuer de prendre mon rôle de soldat ici, j’ai été fait pour l’être après tout. Je suis en contact avec d’autres camarades qui partagent nos mêmes objectifs. Je suis à ma place, et c’est ce qui est le plus important.

Je n’ai pas vraiment de choses à dire à propos de… moi. Un soldat ne doit pas se concentrer sur soi. Mais si vous avez des questions, je ferais de mon mieux pour vous répondre, monsieur.

C’était à prévoir, venant de quelqu’un qui s’est retrouvé dans les pires endroits pour apprendre à être un soldat parfait et obéissant pour l’armée. Même s’il devait avoir une personnalité derrière tout ce rôle de bon soldat, Artyom fait tout en son pouvoir pour le cacher, consciemment ou pas. Mais ne pas le faire risquait de le mettre en danger de se retrouver hanté par son passé, chose qu’il ne peut se permettre.

Il laisse l’étreinte se briser finalement- chose qu’il trouve dommage l’espace d’un instant, mais une émotion qu’il étouffe aussi vite sans même se laisser le temps de comprendre pourquoi ressent-il une telle chose. Aussi vite que Tolstoï se met sur son lit pour commencer à l’observer, Artyom reprend une position de garde-à-vous pour son supérieur, en silence, attendant les prochains ordres qu’on avait pour lui.

Mais un ordre, ça, ça ne viendra pas. Non, à la place, c’est une requête, accompagnée de plein d’autres mots confus. Artyom n’a jamais eu de supérieur pareil, qui parle ainsi à ses soldats, qui n’en profite pas pour donner des ordres clairs et précis… et surtout, qui semble parler de ce qu’il ressent. C’est tout le contraire de ce qu’on lui a habitué, et le militaire ne sait comment réagir proprement. Mais il retient que son supérieur ne veut pas être seul même s’il ne peut l’obliger à rester ici- qu’il veut faire quelque chose ou n’importe quoi pour rester ensemble.

D’un côté, d’autres personnes seraient plus appropriées pour un tel rôle, mais il faut croire que c’est au militaire de gérer cela, pour une raison x ou y. Et quand on ne sait pas comment faire vu que l’on ne lui a jamais appris ça… Eh bien, Artyom se dépêche de trouver quelque chose.

- Je serai toujours à vos côtés, monsieur. Même si je dois me retrouver à l’autre bout de Strana, je serai toujours à votre service. Vous pouvez compter sur moi.

Que c’est maladroit, que c’est bancal, mais c’est la seule façon qu’il avait de le dire. Il était son soldat, sa garde, et c’était la place qu’il avait et qu’il “aimait”. Mais c’est ce qui le rendait “heureux”, n’est-ce pas le plus important, au fond ?

- Alors… si vous souhaitez “parler, prendre le thé, jouer aux cartes, se bourrer la gueule”- ou toute autre activité qui vous plairait à deux… je suis là, monsieur.

C’était la meilleure chose qu’il pouvait faire… pas vrai ? Rester là pour son supérieur et faire les choses qui lui plaisent. Artyom ne sait pas lui-même, il est en terre inconnue, et rien ne l’avait préparé pour ceci, mais… reste qu’il ne peut laisser Tolstoï derrière. C’est hors de question.

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Le geste de Tolstoï avait été remarqué, et évidemment, Artyom y voit une déception, une mauvaise chose, et le voilà déjà à se préparer à se faire engueuler ou punir… mais les mots qui sortent de la bouche de son supérieur ne font que le rendre plus perdu, plus confus encore- pourquoi voulait-il s’attaquer à ceux qui l’avaient “guidé” ? C’est grâce à eux qu’il est devenu un bon soldat, même si cela avait dû créer des sacrifices… et indirectement, c’est aussi grâce à ça qu’il est présent aujourd’hui, sous les ordres de Tolstoï.

Artyom déteste parler de ce qu’il pense, sans qu’on le lui demande… mais peut-être qu’il le faudra un peu pour son supérieur. Lui-même agissait étrangement, peut-être qu’en faisant pareil, ils arriveraient à mieux se comprendre ? Il ne sait pas, et a l’impression d’avoir une guerre interne qui s’engage entre ce qu’il a appris et ce qu’il “pense”, ces choses qu’il refoule depuis bien longtemps.

-  C’est ainsi que j’ai été “fait”. Mon rôle de soldat obéissant est tout ce qui compte- c’est en tout cas le but recherché durant mon temps à l’armée, monsieur. Sans ce rôle, je… j’ignore ce qu’il me serait arrivé. Mais il est sûr que je n’aurais pas pu me retrouver ici, sans avoir cette place de garde, à vos côtés.

Mais c’est rapidement le comportement soudain de Tolstoï qui attire son attention- de le voir prendre une bouteille d’alcool pour y boire directement quelques gorgées, avant de la lui donner, lui proposant de boire à son tour. Normalement, Artyom refuse de boire durant son temps de travail… mais dans l’espoir d’essayer de “comprendre” et de trouver une façon de s’exprimer avec, il décide de jeter ses principes sur le moment et de l’imiter, acceptant de partager quelques gorgées à son tour de cette Vodka. Elle lui brûle la gorge, mais le militaire l’apprécie toujours autant, portant avec des souvenirs de moments partagés avec ses camarades.

On lui demande s’il tient bien l’alcool, chose à laquelle il répond d’un hochement de tête : oh, il avait eu des périodes où il en buvait- où on le forçait parfois à en boire pour des raisons qui lui échappaient aussi. Mais la boisson l’aidait à oublier, à penser à autre chose, à tenir… alors il l’appréciait, bien qu’il fallait parfois en prendre de bonnes quantités pour que celle-ci fasse effet.

Mais lorsqu’il parle d’alcool enjôleur ? Artyom fait inconsciemment ce geste de sa tête- la penchant sur le côté, curieux. C’est quelque chose qu’il essaie aussi de ne pas trop faire… mais qu’il a dû mal à contrôler par moment, lorsqu’il est curieux ou confus de quelque chose.

- Il y a… quelque chose à propos de ce côté “enjôleur”, monsieur ?

Quitte à être perdu, autant demander. Surtout en voyant que Tolstoï est vraiment en train de s’enfiler de nouveau de l’alcool… et va savoir combien de temps ça allait continuer avant qu’il le soit, ce côté enjôleur, vu qu’il avait l’air bien parti pour se bourrer la gueule au plus vite.

… Artyom regarde de nouveau la Vodka dans sa main- et décide à son tour de reprendre quelques gorgées. Peut-être que l’alcool sera ce qui lui permettra aussi de se sentir plus libre dans ses paroles ? Il faut dire que ce qu’il avait posé comme question au début lui trottait dans la tête, à propos du fait qu’il avait été modelé pour répondre aux ordres- mais surtout… Il y avait quelque chose qu’il souhaitait ajouter à tout ça. Et peut-être qu’à présent était le bon moment pour…

-  Il faut que j’ajoute, par rapport à avant… J’aime cette place que je possède ici, celle d’être proche de vous, dans votre garde. Je m’y sens bien, monsieur.

Mes supérieurs… m’ont toujours effrayé au fond. Je n’ai jamais pu le montrer, le dire- sous peine de remettre en cause mon rôle. Et si je devais le perdre… Tout ce que j’aurais fait depuis le début serait vain. Mais vous, monsieur Tolstoï… L’idée de pouvoir être ne serait-ce que dans votre ombre, à vos côtés, et de vous aider dans vos objectifs… cela ne me donne pas cette crainte que j’étais habituée à ressentir- celle de décevoir.

Non, j’en suis sûr… je suis content de pouvoir être sous vos ordres- d’être présent pour vous. Je me sens encore plus à ma place ici qu'ailleurs, même.

Jamais de sa vie le militaire aurait pu dire une chose pareille… pas sans se refermer aussitôt et sombrer dans la peur du passé- mais l’alcool et la situation l’aident à tenir et à continuer de parler de ce qu’il pense, pour une première fois. Il espère juste… que Tolstoï ne soit pas perdu à son tour, avec tout ça.

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Un discours sincère, mais qui surprendra Tolstoï- et l’espace d’un instant, Artyom se demande s’il n’a pas fait une bêtise, regardant un peu le sol avec honte et gêne… est-ce que c’était une bonne idée, de boire et de parler ensuite ? Mais en se retrouvant dans les bras de son supérieur à nouveau et à l’entendre parler… peut-être que ce n’est pas si mal.

Enfin, jusqu’à ce qu’il parle de déclaration amoureuse, et là, on a perdu le militaire à nouveau qui regarde son supérieur avec cet air paumé qu’il savait si bien faire. Soyons francs : la suite des paroles n'allait certainement pas l’aider à comprendre, lui qui n’avait absolument rien en connaissances romantiques au vu de son passé. Donc quand Tolstoï dit “vouloir de lui”...

- … Monsieur, je suis déjà présent à vos côtés.

Aïe, coup dur pour Tolstoï qui n’a pas été assez clair avec son soldat. Surtout avec Artyom, qui est nul quand on sort du vocabulaire militaire. Mais il se répète, sous d’autres mots, et là, il plante vraiment sévère le Arty. Son regard est dans le vide d’un coup, pendant qu’il essaie de comprendre l’information et de l’enregistrer… le baiser ? Son supérieur ? Un militaire, un soldat… non, ils ne sont pas supposé faire ça- on le lui a jamais appris ça ! Il ne faut pas “toucher” ainsi un supérieur… mais on le lui demande. Et on le ramène brutalement à la réalité lorsque quelque chose bouge vivement dans son champ de vision.

Mais quand il faut y aller… il faut le faire, pas vrai ?

Un instant, Artyom regarde légèrement sur le côté, montrant pour ce qui est la première fois des joues roses devant le leader- mais il finit par se rapprocher timidement de l’homme, ses mains légèrement tremblantes se levant pour prendre les épaules de son supérieur… Il inspire un grand coup, arrive enfin à poser son regard bleu glacé dans celui de Tolstoï…

Et il dépose un petit baiser sur les lèvres du leader, tout timide tout tremblant, avant de reculer et de regarder ses pieds, cachant difficilement son visage aussi rouge qu’une baie Tamato, et bégayant légèrement quelques mots…

- V…Voilà u-un baiser, m-monsieur…

Oh, pauvre petit soldat qui ne comprend toujours pas. Il est tellement confus qu’il prend les choses de travers… enfin, il faut le dire- pourquoi voudrait-on apprendre à un soldat tout ce qui est langage de la baise lorsque cela n’est pas utile ? Allez Tolstoï, courage… soit plus explicite encore. S’il a réussi à donner un baiser, il doit bien pouvoir aller plus loin avec des encouragements- mais il faut lui faire passer le message.

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Artyom avait donné un baiser… mais ce n’était pas suffisant. Non, il faut attendre un peu pour voir Tolstoï revenir à la charge, et avec un vrai baiser, bien plus passionnant que celui que le militaire avait tenté de faire pour son premier à son supérieur. Et celui-là… Il le rendra bouche-bée, laissant le militaire bien montrer ses joues colorées par toutes ces émotions qu’il ne comprend guère.

Et pourtant, ce n’est pas ce que voulait Tolstoï. Il n’était pas assez clair… et vraiment, il devait faire une bonne tête Artyom, entre la confusion et la gêne d’avoir roulé une sacrée pelle. Qu’est ce que son supérieur voulait véritablement ?

Eh bien… il finira par le dire, cash, avec les mots directs cette fois. Et là, plus moyen d’être perdu pour Artyom. Ces mots-là, c’est dans son dico. Il comprend enfin ce qu’on lui demande : on veut coucher, baiser, faire du sexe avec lui, de suite, maintenant. Et pas par n’importe qui, mais par Tolstoï en personne. Ce n‘était pas un ordre, mais une proposition- une chose qu’il peut refuser s’il souhaite.

… C’était si étrange, entre les ordres qui n’en sont pas et ensuite, des demandes qu’un supérieur ne demanderait pas à un soldat. Il pourrait refuser et partir, mais… Comme il le disait avant, la présence de son leader, il l’appréciait. Il lui devait beaucoup pour le rôle qu’on lui avait offert ici. Et, quelque chose dans son cœur le lui dit, le crie… ce baiser, même timide au début, il l’avait apprécié. Le second aussi. Il aime la présence de Tolstoï. Son contact.

Il… il pouvait le faire, c’est ce qu’Artyom se dit. Mais avant toute chose, de sa voix légèrement faible et timide, et en arrivant enfin à reposer ses yeux sur le leader, le militaire avoue une petite chose qui lui semblait importante.

- M-monsieur… Je dois avouer quelque chose. Je… j’ai bien peur de n’avoir jamais fait ce genre de choses, et encore moins avec un autre homme. Mais… Si vous voulez bien me guider…

Artyom était loin d’être stupide- il savait qu’il avait tendance à mal comprendre les choses ou à être terriblement maladroit lorsqu’il est hors de son domaine. Mais pour cette fois, pour cette demande, il veut être sûr de bien faire les choses. Tolstoï lui donnait sa confiance, et Arty voulait faire de même. Il a peut-être les joues rouges comme une baie Ceriz, il est un peu tendu de la réponse qu’on va lui donner- mais son regard sérieux montre qu’il comptait bien tout mettre en œuvre pour faire plaisir à son supérieur, là.

Il comprend enfin quelque chose, autant vite en profiter à ce stade et l’aider à piger le reste.

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Dans quoi il s’était embarqué, alors là… même Artyom ignorait ce qu’il allait exactement se passer, à devoir se jeter dans quelque chose qu’il n’a jamais vraiment expérimenté. Tout ce qu’il peut faire, c’est regarder Tolstoï avec cet air joueur, ce petit sourire malicieux… un air qui lui allait bien selon le militaire, bien qu’il n’ose pas exactement parler sur le coup. Pas vu comment il est concentré à observer les gestes de son supérieur pour apprendre et savoir quoi faire plus tard, ou à se concentrer et essayer de comprendre les mots qu’il lui sort, quand il n’est pas perturbé par un baiser.

Oh, il préférait vraiment lorsque Tolstoï était plus direct. Tout ce qu’il cerne dans ces drôles de paroles, c’est cette mention de “brutalité militaire”.... il voulait qu’il aille fort avec lui ? Artyom essaie de garder ça dans un coin de sa tête. Difficile quand même de se concentrer entièrement avec quelqu’un comme le leader en personne qui déboutonne les boutons de ses vêtements et le dénude doucement… oh, il avait hésité un moment à l’aider- mais quelque chose lui dit que Tolstoï appréciait faire par lui-même. Alors il est un bon soldat obéissant, et le laisse faire sans bouger, l’observant attentivement- non sans pouvoir retenir un léger gémissement lorsque l’on marque son cou avec un mordillement… mais un gémissement de plaisir- pas moyen de cacher que cela lui plaît, alors qu’il est encore bien confus par tout ceci.

Un murmure lui est déposé dans le creux de l’oreille, de quoi lui tirer un petit frisson- Artyom ignore pourquoi, mais cette voix doucement chuchotée est agréable à entendre… une autre chose qu’il apprend et ajoute à son “arsenal” pour plus tard dans ce domaine nouveau. Il secoue doucement la tête, bégaie légèrement avant d’enfin offrir une réponse à voix basse.

- Non, monsieur… cela ne m’embête pas. Montrez-moi… comment vous êtes habituellement, que je puisse apprendre et… et mieux savoir comment faire dans le futur.

Quitte à découvrir, autant en apprendre le plus possible pour les fois ou ils devraient recommencer- parce qu’il est au courant pour Rin, qu’ils ne l'ont fait pas qu'une seule fois, et Arty se dit qu’il devra sûrement refaire ça aussi si tout se passe bien. Donc quitte à devoir faire ça, autant bien retenir pour mieux faire plaisir à Tolstoï dans le futur. Oh, oui- l’idée de le rendre heureux et fier de lui réchauffe son cœur et ne le laisse pas indifférent, assez pour le faire légèrement sourire à présent- avait-il déjà souri, avant… ?

Enfin, reste qu’Arty reste sage et se retrouve finalement torse nu devant son supérieur- il se permet aussi d’ôter son béret militaire, quitte à y être… mais laisse ses cheveux attachés, déjà pour ne pas être dérangé par ses mèches, et ignorant si Tolstoï possède une préférence là-dessus. L’homme laisse échapper un petit “merci” au compliment de son supérieur- et apparemment… c’est maintenant à son tour de montrer ce qu’il sait faire. Il avale sa salive, inspire doucement, et fait doucement glisser ses mains gantées d’abord sur les épaules de Tolstoï, les déposant au niveau des premiers boutons attachés vers le haut- et un par un, ils sont ôtés chacun leur tour, dans le même rythme- jusqu’à ce que le tissu puisse enfin être retiré entièrement, chose que le militaire fait avec le plus de douceur possible, profitant aussi pour continuer de glisser ses mains contre le corps de son supérieur- lui aussi semblait avoir une belle carrure, une qui attire l’œil du militaire, en tout cas.

- Vous avez une belle carrure, monsieur...

Des mots murmurés, Artyom profitant de leur proximité pour déposer à son tour ses paroles au creux de l’oreille du blond, essayant déjà d’utiliser ce qu’on lui avait appris pour faire plaisir à celui-ci. C’est timidement que ses lèvres viennent se glisser doucement sur sa joue, lui offrant quelques baisers doux dessus, avant de continuer sa descente sur sa mâchoire, puis dans le cou, continuant de couvrir son chemin de petits baisers attentifs- jusqu’à ce que ses dents viennent doucement jouer avec sa peau, peut-être un peu trop, tant il hésite sur la force à mettre pour ne pas blesser Tolstoï dans ce jeu.

Mais dès qu’il pourra, qu’il saura… oh, oui. Il lui offrirait cette “brutalité militaire” que l’homme voulait tant. Artyom ferait tout pour satisfaire son supérieur, comme un gentil petit soldat bien obéissant. Il comptait bien sur son aide pour lui apprendre tout ce qu’il faut pour ce petit moment entre eux…

Si une chose est sûre, c’est que de toutes les personnes possible… faire sa première fois avec quelqu’un de confiance comme Tolstoï était bien la meilleure chose qui pouvait lui arriver.

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Un gémissement de plaisir lui permet de comprendre que ce qu’il fait était bon. En tout cas, c’est ce que Artyom déduit… et vu les demandes de Tolstoï, autant dire qu’il retenait bien qu’il allait devoir être “brute” avec lui, partout. Chose qu’il fait donc, reprenant ses attentions dans le cou, mais cette fois avec une morsure qui n’est plus retenue comme ordonnée- et voilà que les griffures commencent sur son dos, lui faisant à son tour pousser un gémissement, plus calme et discret, mais un quand même.

Et puis… “Bon garçon”.

Quelque chose à ce moment-là se déclenche dans la tête du soldat, en même temps que son cœur qui loupe un battement- il ignore pourquoi, mais ce compliment lui fait quelque chose qu’il aime, énormément.

Artyom comptait bien être appelé à nouveau ainsi, quelles que soient les manières à employer.

~ ~ ~

Le soldat se considérait comme quelqu’un d’endurant, très endurant- il le faut, pour tenir son rôle. Mais quand il se retrouve essoufflé ainsi, aux côtés de Tolstoï… c’est à croire qu’il ne se serait jamais entraîné, ou qu’il manque cruellement d’entraînement, l’un ou l’autre.

Enfin, cela n’est pas important sur le moment- il faut dire qu’après s’est autant “acharné” sur son partenaire, à vouloir tant essayer de lui faire plaisir mais aussi profiter de ce moment qu’il n’avait jamais pensé avoir un jour dans sa vie… eh bien, Artyom était en train de revenir sur terre et de se rendre compte que mine de rien, il venait de se taper quelqu’un- et ce quelqu’un était quand même le putain de leader de la Team, celui qu’il devait aussi protéger et garder.

Rien de tout ce qu’il avait appris aurait pu le préparer à ça.

Autant dire qu’un soldat comme lui qui se retrouverait dans le plumard d’un supérieur comme ça l’aurait fait tué sur le champ à l’époque, alors y penser ne serait jamais venu à l’esprit… et pourtant, il est bel et bien là, épuisé et essoufflé, en train de fixer le plafond pendant qu’il cherche encore à comprendre tout ce qui venait de se passer. Va savoir comment, mais Tolstoï avait vraiment trouvé les bons mots et les bonnes choses à faire pour qu’il soit autant dédié à la tâche et à se défouler ainsi… et l’idée même de bouger un muscle après ça lui faisait serrer des dents. La douleur l’attendait au moindre mouvement trop brusque.

Mais voilà qu’il est sorti de ses pensées lorsqu’il sent quelque chose toucher sa main- sa tête se tourne doucement, pour venir poser son regard sur celui qui était responsable du contact.. et qui semble le remercier pour ce moment passé ensemble. Les lèvres du militaire s’ouvrent légèrement avec un air surpris, il s’apprête à former des mots- mais… il n’avait pas la moindre idée de quoi répondre exactement.  Ce n’était même pas un ordre de base, et il n’avait rien qui le poussait à suivre la demande- mais Artyom l’avait fait.

Des excuses tombent ensuite, pour l’état dans lequel le militaire avait fini- oh, il risquait de douiller très vite très bientôt, mais… il avait vécu pire. Ça irait. Il espère juste que cela ira aussi pour Tolstoï, parce qu’il avait quand même été celui qui avait le plus pris dans l’histoire. Pour se déplacer, par contre, pour Arty… ça allait être complexe. Boîter ou ramper jusqu’à une “chambre” n’allait pas être simple, et dans son état… Il ne voulait pas que les gens se posent de questions, autant sur les marques laissées que sur le fait qu’il n’était pas à garder Tolstoï, ou qu’il était déjà en train de se reposer.

Plein de pensées, de réflexions sur ce qui s’était passé et ce qui se passera ensuite- tout ceci est arrêté net lorsqu’il n’entend pas son nom- mais son prénom directement de la voix de son supérieur. L’avait-il déjà appelé ainsi dans le passé… ? Ah- non, concentre-toi, Artyom… Tu ne veux pas inquiéter ton supérieur plus longtemps, alors trouve une réponse, vite.

- O-oui, monsieur… Excusez-moi, je…. cela faisait bien longtemps que je ne me suis pas senti aussi bien.

… C’est sorti presque tout seul comme ça, mais… au moins, c’est sincère. Il avait peut-être un peu mal pour l’instant de tous ces efforts, et ça n’allait pas s’arranger- mais le plaisir tiré de ce moment à deux, et le fait d’être ainsi aux côtés de son supérieur sans inquiétude, sans stress de penser à des conséquences pour avoir ainsi ensemble ainsi… il se sentait paisible, pour une fois, depuis des années d’existence. Et cette sensation… le militaire l’aimait, énormément.

Mais il se décide de bouger un peu, serrant les dents et retenant de peu un gémissement de douleur à travers- tout cela pour s’approcher un peu plus de Tolstoï, pour y poser sa tête doucement contre son épaule, et murmurer la suite de ses pensées.

- … J’ai envie de rester un peu comme ça, monsieur. Je suis bien avec vous. Je ne suis pas habitué à entendre mon prénom de votre voix, mais… je trouve cela plus agréable à entendre, si je peux me permettre.

Est-ce… est-ce que vous allez bien ? Je n’ai pas été de main morte avec vous ou votre corps.

Il dit ça, en posant ses yeux sur les marques laissées dans le cou de son supérieur, ou les quelques griffures sur son corps- ils étaient tout les deux dans un sacré état, pour le coup. Peut-être qu’une douce s’imposera après… enfin, quand Artyom pourra se relever, parce qu’il n’en a pas la force sur le moment. Vraiment pas. Difficile de bouger lorsque l’on se sent vraiment à l’aise, pour une fois.

As dense as a neutron star

Pour une fois, oui… Artyom se sent bien. Il ne pense pas à son passé. A son rôle de soldat, à toutes les choses qu’il faudra reprendre une fois qu’il quittera ce lit, cette pièce. Posé contre Tolstoï, pour une raison qui lui échappe, c’est comme si toutes ses inquiétudes et ses peurs avaient fondu et étaient elles-même terrifiées de l’approcher maintenant qu’il n’était plus seul. Il est bien contre lui, et ne veut pas le quitter… Pour dire, s’endormir à ses côtés semblait même être une possibilité qui lui plairait.

Mais quand Tolstoï mentionne d’arrêter de le vouvoyer, là, il se sent gêné le militaire, ayant l’impression de gâcher les choses avec sa maladresse. Son regard part ailleurs un instant, murmurant des excuses avec.

- A-ah, excusez- hm, désolé… Tolstoï.

… A vrai dire, Artyom ne connaît pas son prénom. Personne ne le connaît- tout le monde l’appelle juste Monsieur Tolstoï- ou Monsieur tout court suffit à comprendre de qui on parle, ici. Donc juste dire “Tolstoï”, c’est le plus proche du tutoiement qu’il puisse offrir. Enfin, déjà, il lui en faudra, du temps pour s’habituer à ceci- même si ce n’est que pour ce genre de moments. Mais le plus important à la fin, c’est qu’ils puissent en avoir encore, des journées comme ça- parce qu’il les aime bien, pour le coup, le soldat. Avoir quelque chose qui peut le sortir de son rôle sans inquiétude et profiter d’une présence sans avoir à se soucier de son statut… c’est agréable.

Et pendant qu’il est dans ses pensées, la voix de Tolstoï vient briser un instant ce silence agréable- pour reposer une même question qui lui semblait importante. Derrière, il affirme même que ce n’est pas la meilleure personne avec qui rester, et donc que le soldat peut se montrer honnête sans craintes.

D’habitude, il faut du temps pour que Artyom prenne le temps de “réfléchir” aux questions qu’on lui pose, surtout si on veut son avis sincère- mais cette fois… oh, cette fois, il est rapide, il sort la première chose que son coeur lui dicte, sans même laisser le temps à son esprit de réfléchir plus longtemps aux paroles à utiliser- de toute façon, celui-ci s’était occupé à faire bouger ses bras pour prendre doucement son supérieur entre et le garder proche de lui, comme s’il allait disparaître au moindre moment d'inattention.

- C’est les deux. Mon rôle de soldat fait que je dois v… te protéger. Et je ne laisserais rien m’y empêcher. Mais maintenant que j’arrive à “quitter” ce rôle lorsque je suis comme ceci, avec toi, à mes côtés… j’ai envie d’y être. Pour toujours.

Un instant, il hésite, et Artyom dirige de nouveau son regard quelque part dans le vide- non sans cacher une petite pointe d'inquiétude dedans.

- Je n’ai… jamais eu l’occasion de pouvoir parler plus librement, ou d’avoir le droit de réfléchir un peu plus sur ce que je pense ou ressens. Jusqu’à maintenant. C’est encore… effrayant. Confus. Mais je suis sûr d’une chose- que j’apprécie être à tes côtés, que ce soit en tant que soldat ou en tant que… “Artyom”. Je n’ai jamais été aussi sûr de quelque chose, et… je veux rester quoiqu’il arrive.

C’était sa place, sa vraie place. Il en est convaincu dans son cœur. Il ne veut pas être retiré d’ici, de la base, de Tolstoï. Artyom sait qu’ici est l’endroit ou il se sentira le mieux dans sa vie. Mais avec ces questions, quelque chose se met à lui faire mal, une question qui naît dans sa tête et qu’il n’aime pas, mais qu’il a besoin de transmettre à son supérieur pour soulager ce pincement qui se fait.

- Est-ce…. une mauvaise chose, que je veuille rester ainsi à tes côtés ?

Et là, son regard vient de nouveau croiser celui du blond, son air sérieux revenant au galop- mais difficile de louper ses bras qui serrent un peu plus Tolstoï dans son étreinte… comme s’il cherchait à cacher sa peur de perdre ce qui arrivait enfin à le rendre calme et heureux.

As dense as a neutron star

- … Adorable ?

Artyom ne peut pas s’en empêcher, quand Tolstoï lui lance ça, voilà, il penche un peu la tête et le regarde tout curieux, presque comme un gamin qui apprend un nouveau mot… il faut dire qu’adorable, on l'appelait jamais comme ça non plus, alors ça lui fait bizarre. Vraiment, le militaire n’arrive pas à voir ce qui est adorable de son côté- un soldat adorable, c’est…. non, ça ne peut exister.

Qu’on lui offre une réponse qu’il comprendra ou non, il n'essaiera pas d’insister non plus là-dessus. Il y avait plus important à gérer et sur lequel se concentrer- comme l’autre question posée, celle qui fait plus stresser Artyom, de savoir si ce qu’ils font est mal. Parce que ça lui briserait le cœur, de savoir que faire cette chose qui le rend bien, le rend enfin heureux et lui donne le courage d’être lui-même, serait une mauvaise chose qu’il ne faut pas répéter.

Et cette réponse… elle est étrange, confuse- Tolstoï parle à la fois du fait qu’être à ses côtés serait une mauvaise chose, mais en même temps, voilà qu’il demande à ce qu’Artyom ne parte pas, ne l’abandonne pas. Difficile de comprendre- mais le militaire se demande… Est-ce que son supérieur serait tout aussi perdu que lui… ? Pourtant, un supérieur est supposé mieux savoir qu’un autre soldat comme Arty, non ?

Pourquoi tout ceci est si difficile à comprendre ?

- … Je ne sais pas non plus ce qui me reste de temps. Un soldat comme moi… doit s’attendre à disparaître à tout moment. A être oublié et remplacé aussitôt qu’il disparaît. J’ignore si rester avec moi est tout autant une bonne chose, Tolstoï…

Mais quelque soit les jours qui nous restent, j’aimerais pouvoir passer chacun d’entre eux avec vous.

Est-ce réalisable ? Bien sûr que non, il reste un soldat avec des objectifs à accomplir qui l’éloignent de la base et de Tolstoï. Mais tant qu’il pense à lui et qu’il suit ses ordres, n’est-ce pas une façon d’être à ses côtés ? Que cela est compliqué à gérer, mais Artyom ne comptait clairement pas laisser les choses tomber ainsi. Il veut rassurer Tolstoï du mieux qu’il peut, profiter encore de sa présence tant que cela est possible- et l’une de ses mains vient caresser doucement les cheveux blonds de celui-ci, comme pour le rassurer un peu plus et s’assurer qu’il ne quittera pas son épaule- pas de suite.

Artyom aimerait tellement rester ainsi, dans cette position, pour l’éternité.

Mais à défaut de pouvoir, il veut en profiter chaque seconde et faire de ce moment un plaisant et rassurant, autant pour lui que pour Tolstoï.