Galarian Breakfast

Difficile pour Artyom de rester en place lorsqu’il y a des choses à faire.

C’est pour cela qu’il était encore parti dans la Toundra ces derniers temps. Enfin, il y était déjà resté un long moment récemment, mais… après ce qui s’était passé, après avoir retrouvé Rin et Tolstoï, le militaire avec quelque chose à faire qui lui tenait à cœur. D’un côté, partir de suite n’était peut-être pas la meilleure idée alors qu’il avait envie de rester avec ceux qu’il aimait, même si l’un d’entre eux était dans un profond repos. Mais, de l’autre… reste que quelque chose lui était coincé dans la tête depuis longtemps, et Artyom avait donc pris la décision de partir de nouveau, sans vraiment dire explicitement la raison aux gens. Juste qu’il reviendrait au plus vite une fois ses affaires réglées, et qu’il ferait au plus vite pour ne pas inquiéter ni Tolstoï, ni Rin.

Et, heureusement pour tout le monde… Artyom était revenu bien plus vite que ses précédents séjours, en deux jours plus exactement- il avait travaillé d’arrache-pied pour chercher ce qu’il voulait, et revenir au plus vite. Au moins, Tolstoï n’avait pas pu remarquer sa disparition vu qu’il dormait encore- mais bon, cela avait encore sûrement embêté Rin au vu de sa voix lorsqu’il la retrouva à l’infirmerie, et le militaire en était désolé.

Alors qu’il s’apprête à lui expliquer ce qu’il avait en main, cet étrange oeuf trouvé aux alentours du lieu où il avait vu ce vrai Blizzeval avec Rin dans la toundra la dernière fois et que cette fois, il était convaincu qu’il avait le bon oeuf en main- le bruit de Tolstoï qui s’éveille l’arrête immédiatement, et le militaire se dépêche de venir auprès de son supérieur, avec un air assuré et un léger sourire- le voir s’éveiller calmait ses quelques inquiétudes qu’il avait eu pendant qu’il était parti. Bon, la suite de mots qui arrive balaye vite ce sourire et voilà que ses yeux bleus viennent se poser sur le sol, un peu honteux que Tolstoï ait compris la situation… Mais au moins, il n’était pas revenu les mains vides.

Rin se met à monologuer et à expliquer les choses, pendant que le militaire la laisse faire et n’ose pas l’interrompre ou s’expliquer- il avait causé assez de soucis en ce moment pour en faire d’autres. Il se tait, et se permet juste de montrer l'œuf à Tolstoï une fois qu’elle mentionne celui-ci : mais Artyom était vraiment convaincu d’avoir trouvé quelque chose de rare et qui plairait à son supérieur !

… Bon, Artyom penche un peu la tête lorsque Tolstoï montre qu’il pensait cette histoire terminée- mais le militaire, cette fois, répond… et de sa voix. Il avait doucement réussi à la regagner, bien que cela lui prenait beaucoup d’énergie- et que celle-ci était encore assez faible et basse de son long silence de ces derniers temps.

- Je… Je reste encore déçu d’avoir échoué à trouver le Pokémon qui semblait vraiment vous plaire dans cette lettre… Mais je voulais au moins vous faire plaisir, et vous prouver que je n’oublie pas mes promesses… Et nous pourrions peut-être aller ensemble dans la Toundra pour s’y balader ensemble, ainsi…

C’était comme ça qu’il avait compris la lettre, et comme on ne lui a jamais vraiment expliqué les choses, Artyom était sûr que Tolstoï voulait toujours ce Pokémon pour aller se balader ensemble dans la Toundra. Bravo champion.

Galarian Breakfast

Artom ne fera pas attention à l’étrange grimace de son supérieur, qui se retient comme il peut d’exploser de rire- il ne le remarque pas vraiment en fait, pensant juste qu’il était content que son soldat avait fait du bon boulot… c’est ce qu’il veut croire en tout cas. Bon, il rougit un peu déjà au baiser sur la main, c’est élégant et clairement pas ce que ferait naturellement Arty vu qu’il était nul en romance et tout, hein… mais ça le touche. Autant que les paroles qui suivent.

Même s’il aimerait bien un jour comprendre ce que cette métaphore veut dire.

Bref… à présent, le militaire laisse Tolstoï s’amuser avec l'œuf et l’observer- pour être honnête, le militaire était tout aussi curieux de cet étrange œuf qu’il avait trouvé… il avait une énergie qui l’intriguait, et une qu’il n’avait jamais vu, alors c’est pour ça qu’il tient à cette histoire de Blizzeval, aussi. Bon, il y connait pas grand chose au fond, un militaire fait des choses de militaire, pas de l’élevage ou… du soin de Pokémon, quoi. Mais dans une autre vie, peut-être qu’il aurait été dans un métier en rapport- sûrement, même. Enfin, c’est ainsi, le destin en a décidé autrement…

Mais avant de pouvoir y réfléchir plus ou quoi que ce soit, c’est un bruit soudain qui attire son attention- et rien qu’à voir le sabot qui en sort… le petit était en train de sortir de l'œuf ! Quelque chose de beau à assister, et qui avait l’air de vraiment rendre curieux Tolstoï… mais Arty, lui, se sent en train de mourir à l’intérieur- parce que là, il ne peut le cacher plus longtemps… ce n’était pas un Blizzeval- ça n’a pas ce genre de sabots, les Blizzeval. Et échouer encore alors qu’il était si sûr… oh, il avait honte autant qu’il était triste de décevoir encore son supérieur.

Au moins, voir ce Spectreval sortir de l'œuf et s’attacher de suite à Tolstoï… ça réconforte un peu son coeur, malgré tout ça. Et, étonnamment… le leader semblait vraiment apprécier le petit malgré son espèce différente de celle attendue- son sourire est beau à voir, et en donne même un léger à Artyom, le temps de quelques secondes… jusqu’à ce qui se rappelle de son échec, qui l’arrête bien vite et fait regarder le sol. Il rate même le coup de la perfusion- ils sont assez similaires, ces trois-là, à trouver une façon de retirer leurs perfusions quand ils se réveillent ici, tiens.

Rin parle de quelque chose à propos de la taille- mais Arty ne peut qu’hausser les épaules légèrement en réponse, n’ayant aucune idée de comment ce genre de Pokémon peut grandir… ça, et après un tel échec, il avait peut encore de dire des bêtises. Oups.

Mais étonnamment… lorsque Tolstoï s’adresse enfin à lui, ce n’est pas pour l’engueuler, comme le militaire s’y attendait. Non, au contraire… Il le remercie du fond du cœur, et lui fait même la promesse de s’en occuper. Autant dire que là, Artyom, il le regarde avec autant de surprise que de confusion, sa tête bien penchée sur le côté pour le coup. Et… Comment répondre à ça ? Surtout quand on s'attendait à entendre l’inverse ?

Tout simplement en ne disant rien, juste en le regardant bouche bée, les joues roses, restant bien perdu et ne bougeant pas d’un pouce- jusqu’à ce qu’il regarde Rin avec le même air, puis de nouveau Tolstoï…

Ouais, il faudrait peut-être lui dire que ça ira, pour le Blizzeval. Et lui expliquer la métaphore avant qu’il recommence à chercher. Parce qu’il est perdu, le soldat “parfait”, là.