Un éclat dans l'obscurité

Traverser la sécurité n’était pas l’épreuve la plus compliqué ici pour Artyom : se faufiler et s’infiltrer était quelque chose qu’on l’avait habitué à faire. Ce qui est plus dangereux, c’est les créatures qui vivent ici… et qui ne sont clairement pas toutes dans leur état normal. Mais il faut s’y attendre au vu des choses qui se sont passées ici- et bien que le militaire n’aime pas trop tout ceci… il devait faire sa mission, récupérer de nouveau des informations sensibles et les récupérer avant qu’elles tombent dans de mauvaises mains- ou que quelque chose le voit et décide de l’attaquer dans ce labo abandonné.

Petite lampe torche faible en main, Artyom était en train de feuilleter les archives, récupérant notamment la paperasse qui peut mentionner le nom de Rin ou des choses parfois trop importantes sur tsvetok smert- enfin, tout ce qui peut l’être pour des gens comme les rangers ou le gouvernement. Certaines choses écrites dedans le dégoûtent, lui ravivent de douloureux souvenirs- mais il secoue sa tête et se concentre sur sa mission pour étouffer ça et jouer son rôle de bon militaire. C’est seulement ainsi qu’il peut se calmer, malheureusement.

Par moment, des bruits le mettent sur ses gardes, lui font éteindre sa lumière et le poussent à s’accroupir pour écouter et s’assurer que rien ne cherche à l’attaquer ici- mais il se pense être le seul humain ici présent. Les rangers et militaires n’avaient rien à gagner à surveiller les lieux de l’intérieur, vu le danger.

Mais lorsqu’une voix inconnue se fait entendre dans ce silence intense… alors Artyom change de direction et se tourne immédiatement vers les intrus, lampe allumée en leur direction- il s’en fiche s’ils sont aveuglés, n’importe qui présent ici n’était clairement pas une présence alliée. Leur présence le dérange autant qu’il devait les déranger lui-même… il devait déjà supporter son propre passé, alors des idiots en plus ?

Sauf que l’une des imbéciles présente, celle qu’il voit en premier- elle semble vouloir se jouer de lui. Elle parle d’être l’un d’entre eux, d’avoir été détruit… Elle avait déjà compris qu’il avait été affecté par cette histoire qui hantait ces lieux- que le militaire avait souffert de choses similaires à ce qui est arrivé ici. Comment avait-elle su ? Artyom l’ignore, mais… peut-être que sa simple présence dans les archives et ses habits militaires de l’époque devaient griller son passé.

Oh, il n’aimait pas comment elle pouvait lire en lui- mais malgré sa souffrance, il avait tenu ces horribles expériences et avait pu être le militaire parfait, en tout cas du mieux qu’ils avaient fait… qu’elle connaisse son passé ou non ne peut jouer- il reste un “fantôme” vivant dans la toundra, sans vraie identité dans cette Strana qui n’était plus communiste. Artyom doit tenir, ne pas laisser ceux qui jouent avec la psychologie prendre l’avantage sur lui.

Il allait agir, s’apprêtait à sortir son arme à feu pour se protéger d’avance- les mots n’avaient aucune puissance face à une véritable arme après tout, et il aurait pu la faire taire si besoin avec- mais lorsque ses yeux passent sur la seconde personne présente… son air froid le devient encore plus, avec ses sourcils froncés, presque comme s’il était un adulte qui retrouvait un gamin en train de faire une connerie.

Sans le moindre doute, il s’agit de Yuri, de la personne menacée à l’hôpital… Le militaire aurait préféré ne pas lea revoir un jour. Il faut croire qu’iel n’a pas retenu la leçon… mais aujourd’hui, ce n’était pas son problème. Et la première femme semble aussi chercher à ne pas faire déraper la situation… plutôt une bonne nouvelle, bien qu’il ne supportait pas leur présence proche de lui- les gens doué en psychologie, Artyom ne les apprécie guère, bien que ça doit se voir à son silence.

Bien que… à force de le titiller ainsi avec son passé, Artyom serre les dents et ne cache pas autant de colère que de dégout envers la femme qui fouille les dossiers- il n’aimait pas perdre son temps, mais les gens de sa trempe l’irritaient au plus haut point.

- Il vaudrait mieux que vous appreniez à la boucler avant que je décide de ramener toute l’attention des résidents ici. Croyez-moi, je n’ai pas peur de vous entraîner dans la mort avec moi. Le silence et la discrétion vous a permis de survivre jusqu’ici, tâchez de le rester.

La notion de sacrifice ou de mourir ne lui fait pas peur, à côté… Il avait été conditionné pour ce genre de choses, contrairement aux souvenirs du passé qui viennent le hanter souvent. Mais sous l’irritation et sous la concentration qu’il emploie, au moins, ces souvenirs ne viennent pas le déranger actuellement. Non, à la place, il se contente de faire comme Victoria et de reprendre les recherches de son côté… enfin, pas sans jeter à nouveau un regard vers Yuri avant.

Un froid, un qui lea juge- et qui montre aussi de la déception, pensant qu’iel aurait retenu ce qu’il lui avait dit.

Mais pas de mots supplémentaires. Artyom continue de chercher de son côté en silence, bien qu’il reste sur ses gardes et surveille par moment Victoria… qu’elle soit dangereuse ou non physiquement, il ne veut pas sous-estimer un potentiel adversaire.