Pas grand-chose à faire pendant la Saint-Valentin pour la championne de Stolista. La plupart des challengers habituels préféraient passer cette journée avec leur moitié et ceux qui débarquaient avait l’air plutôt grognon, de quoi faire doucement rire la championne. Pourquoi tant de recherche sur l’amour romantique quand on peu pleinement se satisfaire de l’amour filiale et amicale ? Elle ne comprends pas ce problème mais après tout, elle n’a jamais été très douée pour tout ce qui touche à l’empathie. Mais bon, pas le temps de tergiverser sur ce stupide sujet, après une bonne heure d’attente, Victoria décide qu’elle s’arrêtera là pour aujourd’hui.

De toute façon, la plupart des challengers ne viennent qu’en saisons chaudes ou tempérées. Les jardins y sont bien plus beaux après tout. Non, elle retourne s’asseoir à l’une des nombreuses tables de la grande terrasse du palais et comme à son habitude, sirote son thé noir. Puis, comme si c’était un nouveau rituel mis en place, Mélisandre ne tarde pas à la rejoindre. Etonnamment, Victoria détourne les yeux immédiatement, sentant une sorte de malaise depuis qu’elle a entendu Maggy parler de romances entre les deux femmes. Elle tente maladroitement un sourire amical. Bon sang que c’est humiliant, elle ne s’est jamais sentie comme ça auparavant pourtant…



Un signe de tête de la part de la championne qui prends sur elle pour chasser ce sentiment étrange qu’elle ne saurait nommer.



Un petit rire de la Première Ministre teinterait presque les joues de Victoria d’un rose Pêcha. Mais encore une fois, elle chasse ce sentiment de plus en plus agaçant. Cet embarras ne semble pas échapper à Mélisandre qui penche la tête sur le côté, essayant de capter le regard de son amie.



Victoria hoche la tête, même si la confusion de ses sentiments crie l’inverse. Après tout, elle n’est pas blessée, ni affamée ou assoiffée, rien ne menace sa vie, elle n’est pas en danger. Donc tout va bien, ce n’est pas un mensonge de le dire. Mélisandre ne parait pas convaincue et se lève doucement de sa chaise pour tendre la main à Victoria dans un geste plein de douceur.



La jeune femme accepte… Que faire d’autre de toute façon ? Enfin, là pour l’instant elle n’a pas d’idée donc elle accepte de saisir cette main et de se laisser docilement trainer dans les labyrinthes des jardins. Elles s’enfoncent de plus en plus dans ce dédale végétale et si Victoria ne connaissait pas son amie, elle aurait l’impression qu’elle essaye de lui tendre un piège ou de trouver un endroit discret où la tuer. Alors finalement, quand elle finit par s’arrêter pour faire volte-face, croisant le regard de la championne avec un sourire espiègle, Victoria ne peut que se poser des questions.



La voix calme de Mélisandre déstabilise quelque peu Victoria. Mais la petite boite de chocolats qu’elle reçoit entre les pattes la laisse des plus perplexes avant que la réalisation ne remonte au cerveau et que son visage vire définitivement Tamato, comme si elle n’était qu’une collégienne qui vient de recevoir sa première lettre d’amour. Elle lève la tête pour tenter de dire à son amie que ce n’est pas raisonnable, qu’elles ne sont pas faites pour être ensemble, que la championne n’est pas une bonne personne. Mais tout ça reste enfermé entre ses lèvres, scellées par un baise fugace.



Une main vient lui caresser la joue, c’est un doux sourire qu’elle lui adresse et son aura est chargée d’affection. Victoria n’ose pas parler mais finalement, Mélisandre s’éloigne, presque à regret.



Victoria est donc laissée seule, confuse et honteuse mais bizarrement heureuse. Ce soir, c’est sûr, Dimitri va recevoir un appel. Victoria ne connait rien en amour mais peut-être que lui pourrait diagnostiquer ce sentiment chez elle. Tout est trop confus dans sa tête et elle préfère regagner l’arène. Fort heureusement, un challenger l’y attendre. Tant mieux, ça lui changera les idées.

Même si elle peut encore sentir les lèvres de Mélisandre sur les siennes, souriant sans même s’en apercevoir…

« halloween »