Our Beautiful Children

Tout avait été préparé minutieusement. Le thé ? Fait comme il se doit, à la bonne température pour l’arrivée de son invitée. Les livres ? Sortie de leur “cachette” si Rin veut en prendre et les lire ici, et aussi si cette dernière peut lui expliquer deux trois choses là-dessus. Les Évoli ? Présents, bien brossés et chouchoutés pour qu’ils soient calmes durant ce petit moment. Tout ce qui reste, c’est que Rin arrive à l’heure ; mais Artyom lui fait confiance. Il avait bien insisté sur cette invitation… et vraiment, il est rare qu’il insiste pour quoi que ce soit, le militaire ! Donc, il y tient.

Et le toc toc caractéristique à la porte indique immédiatement que son invitée était arrivée, pile à la bonne heure, de quoi rassurer et mettre de bonne humeur le militaire qui attendait déjà de l’autre côté de la porte, ouvrant celle-ci et la saluant pour immédiatement se décaler sur le côté en silence, laissant sa camarade rentrer et fermant aussitôt la porte derrière- personne d’autre n’était invité de toute façon, et Artyom n’aime pas les curieux. Le temps de faire ça… eh bien, la troupe d’Évoli avait déjà fait son chemin pour rejoindre la jeune femme, tous content de la voir et de s’amuser avec- et évidemment, sa Poussacha était aussi de la partie, adorant cette petite bande autant qu’elle aime son dresseur et Rin. Son Cornèbre était dans un coin de la pièce, à jouer avec des bricoles brillantes que lui et son dresseur avaient récupéré au fil du temps… et il y avait aussi le petit dernier, l’Axoloto de Galar immaculé, qui regarde curieusement Rin mais en se cachant un peu derrière quelques boîtes, un peu intimidé encore de ceux qu’il ne connaît pas.

Bref : pas plus de temps à perdre debout, les voilà assis sur le sol et immédiatement, ils commencent par les livres. Artyom était bien content d’avoir de l’aide de Rin pour lire ces ouvrages- il n’avait pas eu l’occasion de découvrir ce type de livres jeune, mais il n’est jamais trop tard pour s’y mettre, surtout lui qui est fan de lecture ! Et honnêtement… l’histoire l’intéressait pas mal, ça change des choses trop réalistes qu’il lisait à l’époque dans des livres bien plus sobres. Mais comme il n’est pas très habitué, il doit compter sur l’aide de sa camarade pour éclaircir les points obscurs- de quoi lui donner encore plus envie de lire la suite.

Un moment de silence est profité pour commencer à resservir du thé à lui et à Rin, tandis que les Pokémon jouent un peu autour et viennent aussi voir ce que font les deux cons à parler et traîner ensemble- et paf, la nouvelle tombe, Rin avait déjà grillé les plans qu’avait Arty pour cette petite séance de livre et thé à deux.

Il reste silencieux, écoute toujours sans montrer la moindre expression- cachant surtout qu’il ne s’attendait pas à se faire avoir aussi aisément… Mais à ce stade, autant être franc maintenant que tout cela est mis sur la table, ou le tapis, en l'occurrence.

- … Je ne veux pas te forcer la main. Mais après tout ce temps passé ensemble… je sais que tu as ce qu’il faut pour en prendre soin.

Tu es une bonne personne. Ce petit Évoli à besoin de quelqu’un en qui il peut avoir confiance. Et j’ai confiance en toi. Il sera heureux d’être à tes côtés. Je pourrais t’aider si tu en as besoin. Mais tout ira bien, je le sens.

Artyom qui dit avoir entièrement confiance à quelqu’un pour prendre soin de Pokémon qu’il adore ? Que l’on écrit ce moment dans l’histoire, parce que ce n’est pas tout le temps qu’il le fait, le militaire. Mais sincèrement, il sait que Rin a bien évoluée depuis le temps qu’ils se connaissent… et il voit bien qu’elle et cet Évoli ont quelque chose qui pourrait devenir une magnifique amitié avec le temps. Et le militaire veut faire confiance à son instinct autant qu'à sa logique. De toute façon, il vérifierait que tout irait bien et aiderait s’il faut.

Parlant du Pokémon… celui-ci se détacha un peu de son groupe pour rejoindre Rin et déposer ses petites pattes sur la cuisse de Rin, comme pour demander s’il peut grimper sur ses jambes.

…

Il prend sa tasse de thé, boit une gorgée- et cache son sourire avec. Ces deux-là peuvent être de bons amis.

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Ce qui devait être une simple petite réunion à deux pour parler un peu de tout et de rien et surtout des Évoli commence à évoluer en u moment de confessions : bien que ce n’est pas prévu, Artyom écoute et ne dit pas un mot, laisse Rin dire ce qu’elle a sur le coeur. Il savait qu’il n’était pas bon pour rassurer les gens, mais… une chose qu’on lui a bien fait comprendre, c’est que les gens apprécient se confier à lui lorsqu’ils ont des secrets et des histoires trop lourdes pour porter ça seul, et qu’ils souhaitent garder leurs paroles dans le secret, le militaire prêt à tout emporter dans la tombe avec lui s’il faut. Ça lui permet de se sentir utile, alors… Artyom est heureux de pouvoir aider à sa façon.

Bien qu’il doit admettre, l’idée de s’attacher aux gens est notion que lui-même montre des difficultés à comprendre. Créer et nouer des liens n’est pas simple ; la confiance peut être donnée partiellement à des camarades, mais jamais entièrement donnée. Avec les Pokémon, cependant… il y a quelque chose de différent, que le militaire ne saurait qualifier avec des mots. Au début, à ses yeux, c’était quelque chose qui n’était seulement possible qu’avec ces petites bêtes qu’il adore tant. Mais, plus récemment… Avec certaines personnes, Artyom avait la sincère impression qu’il arrivait à se sentir plus détendu, calme, qu’il n’a pas à essayer de cacher toutes ses faiblesses constamment avec eux autour.

Mais les paroles qui suivent… Celles-ci suffisent à donner un petit éclat dans les yeux du militaire, qui semble enfin comprendre quelque chose. Peut-être. Mais il doit le dire, se le permet en faisant d’abord un signe à Rin pour la rassurer qu’elle ne gâche rien du tout.

- Tu ne gâches rien du tout. Parle autant que tu en as besoin. Je suis là.

… Mais peut-être que si les Pokémon semblent aussi facile à devenir… “amis” avec, c’est parce qu’il est difficile de douter de leur honnêteté. Ils ne parlent pas comme nous, n’apprennent pas à se méfier des leurs immédiatement ou viennent à se battre avec pour une quelconque raison qui vient de supérieurs… Ils n’ont pas peur de montrer qui ils sont vraiment dès le début. Ils n’ont aucune raison à nous mentir pour rien… et donc, nous n’avons rien à leur cacher en retour. On peut se permettre d’être… soi-même devant eux sans jugement. J’imagine.

Artyom qui se lance dans de telles philosophies, alors là, il faudra peut-être jouer au loto, parce qu’il déteste essayer de réfléchir aussi profondément. Enfin, plutôt qu’on lui a appris à ne jamais faire ça, que réfléchir n’était pas bon pour un soldat obéissant… mais avec Rin, peut-être qu’il peut se le permettre, vu qu’il lui fait confiance. Peut-être que c’est aussi sa manière de dire que l’Évoli proche de sa camarade est sincère dans l’amour qu’il lui porte. Difficile à dire, venant du soldat pas très émotif.

Heureusement pour tout le monde, le petit renard gris vient mettre un peu d’ambiance en jouant avec sa nouvelle dresseuse, lui tirant un petit rire- et tirant un léger sourire à Artyom, toujours touché devant de telles scènes adorables. Peut-être que même Tolstoï pourrait trouver ça adorable, tiens… Rin lui fait une promesse à propos de son nouvel ami, et Artyo hoche doucement la tête, confiant en elle.

Il savait que tout irait bien, qu’elle en prendrait soin. Artyom a pleinement confiance en elle.

Et il sait que l’Évoli fera de son mieux pour sa dresseuse en retour.

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…

Les paroles de Rin arrivent à faire sens dans la tête du militaire, qui l’écoute sans un bruit, sans oser l’interrompre. Tolstoï aimait cacher bon nombre de choses, ce que Artyom peut comprendre bien évidemment ; mais certaines choses… le militaire voudrait aider pour que son supérieur puisse aller mieux, qu’il puisse se concentrer comme il se doit sur son rôle dans stress ou regret. Pas une maigre tâche, surtout si des choses leur sont cachées. Et puis…

Il ne voulait pas le dire aussi simplement ou directement, mais Artyom n’avait jamais oublié ce jour où ils avaient failli perdre la vie tout les deux, ou Tolstoï est venu les voir, montrer ses vrais émotions et sentiments- ce jour ou le militaire avait réussi à briser l’espace d’un instant son rôle, sa fausse identité, pour venir réconforter l’homme blessé mentalement devant ses yeux. Artyom n’avait pas oublié ce moment- et pour être honnête, une partie de lui avait envie de revivre ça, de retrouver le courage d’être lui-même et avec des gens qui ne cachent plus rien, même pour quelques instants.

- … Peut-être qu’il faut qu’on le soit.

Sa phrase est étrange, dite comme ça et sans ses pensées à Rin qui doit sûrement le prendre pour un fou à ce moment- mais le militaire se dépêche de continuer sa réflexion en essayant d’expliquer un peu plus ce qu’il avait en tête.

- Il faut… qu’on montre directement ce qu’on est. Sans cacher de secrets. Sans mentir. Sans se couvrir sous une fausse identité, une fausse émotion.

J’ai toujours pris mon rôle de soldat très au sérieux. J’ai énormément de mal à le laisser de côté. J’ai… peur de devenir faible si j’agis sans suivre ce que l’on m’a appris. Mais… J’avais réussi à ne plus l’être lorsque Tolstoï s’était sérieusement inquiété pour nous, ce jour-là…

Si on y arrive à nouveau devant lui, peut-être qu’il voudra nous faire assez confiance pour l’aider.

Difficile d’expliquer quelque chose qui lui échappe toujours partiellement, mais le militaire tente du mieux qu’il peut d’expliquer ce qui trottait dans sa tête, en tout cas. Il aimerait être plus utile, être capable d’apporter plus d’aide- mais difficile lorsque l’on est qu’un simple soldat vivant pour suivre les ordres et être utilisé pour une plus grande cause.

Malgré tout, il continue d’écouter sa camarade, parle de ne pas avoir de place dans ce monde contrairement à l’Évoli- mais désirant aider Rin d’une quelconque manière, Artyom lève sa main doucement pour la poser sur l’épaule de sa camarade, inspirant légèrement pour rester calme, avant de prononcer de nouvelles paroles.

- Nous avons notre place malgré tout. Nous existons pour diverses raisons… Et je pense que la nôtre est celle d’aider Tolstoï et d’être à ses côtés quoiqu’il arrive. Tout comme la mienne est aussi de rester à tes côtés, Rin.

En tout cas, c’est ce qu’il pense sincèrement. Mais… il espère que cela suffise à la rassurer ne serait-ce qu’un peu, bien trop conscient qu’il était souvent maladroit ou pas doué dans ce rôle de personne qui veut réconforter. Au moins… le petit Évoli fera sûrement mieux que lui, et ça le fait déjà un peu sourire de voir le Pokémon actif dans cette tâche. Il sera un adorable ami pour sa camarade…

Bien sûr, le drôle de nom qui lui est donné rend un peu confus Arty- mais… il ne dit rien, préfère esquisser un léger sourire- non, si le nom plaît autant à Rin qu’à 004, alors il est parfait ainsi.

- Je suis sûr que vous formerez un magnifique lien ensemble, Rin et 004.

Rien que le militaire approuvant le nom silencieusement doit suffire à montrer sa confiance, tandis que les autres Évoli ici présent avec sa Poussacha viennent commencer à jouer avec lui, avec ses cheveux et à lui grimper dessus- et un peu faire ses griffes du côté de Svyazat, pas qu’il était dans le mood de lui dire d’arrêter, faible comme il est pour ses Pokémon.

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Un sourire- c’est beaucoup pour Artyom, qui pense comprendre qu’il avait réussi à être rassurant. Tant mieux, ça change de ses échecs… mais c’est pour ça qu’il aime être avec Rin- il a l’impression de pouvoir communiquer plus aisément avec elle. Au moins, un Évoli aura trouvé une bonne dresseuse, et le militaire est content que cette invitation ait été un succès !

Et avec tout ça, il en aurait presque oublié tout le reste… à la demande de Rin, le militaire se lève de suite de sa place pour aller chercher le fameux carnet et le remettre : des nouvelles choses étaient à lire, et Artyom était déjà au courant de tout ça, et avait envie d’entendre l’avis de sa camarade là-dessus. Mais en attendant, il joue avec les Pokémon, pour résister à la tentation de déjà demander et de spoiler potentiellement.

Cette petite rencontre sera amusante du début jusqu’à la fin.